Sortie dans les Calanques – 26/12/2022 au 01/01/2023

Quoi de mieux pour se remettre des fêtes qu’une semaine dans les Calanques ? La perspective de grimper en tee-shirt sous un soleil radieux, au bord d’une mer turquoise pendant que le reste de l’Hexagone vivrait emmitouflé dans des couvertures, transi de froid, en avait attiré plus d’un.e parmi les membres de Roc 14, douze pour être exacte.

 

Mais que serait une sortie Roc 14 sans ses multiples rebondissements ? Quel intérêt pour un séjour qui se déroule tel que pensé, décrit, imaginé par son organisateur ? Retour sur une sortie en trois actes !

 

Les participants : Olivier, Mathilde, William, Annabelle, Félix, Hortense, Loïc, Emma, Christophe, Sarah, Shohruh, Marina

 

 

Acte 1 – Le départ : Histoires d’épidémies

 

Pour planter le décor : nous pensions quitter une région parisienne plongée dans un froid glacial et un temps morose ; le temps était morose, mais les températures plutôt clémentes pour la saison.

2022, l’année la plus chaude jamais enregistrée ne devait pas déroger aux prédictions, nous quittions Paris sous 15°C.

 

La douceur printanière n’a pourtant pas eu raison des épidémies. Après deux ans de Covid, s’ajoute donc une énième vague de la pandémie mondiale, ainsi qu’une épidémie de grippe classique, de bronchite de gastro … Dès le 24 Marina nous avertissait de l’état de santé de Shohruh. La bronchite a finalement eu raison de ce valeureux grimpeur et de sa compagne, les obligeant à annuler leur participation au séjour. Ainsi de 12, nous passâmes à 10 participants.

 

Nous sommes lundi matin, à 10h quand nous nous retrouvons sur les quais de la Gare de Lyon pour prendre le train qui doit nous emmener jusqu’à Marseille.

Le groupe est alors constitué de 7 grimpeurs et grimpeuses, en plus ou moins bon état.

 

William affiche piètre mine, son estomac ayant décidé que le mélange, ou plutôt l’accumulation huîtres, saumon, foie gras, dinde rôtie et bûche glacée, c’était vraiment trop !

Il ne participera donc que peu aux discussions animées, partagées avec l’entièreté du wagon, sur les menus de la semaine, préférant dormir, et probablement peu disposé à parler nourriture …

 

La discussion sur les menus et la liste de course laisse place à une, non moins intense, sur les types de radis, certains découvrant l’existence des radis roses de Chine. Ce séjour promet définitivement d’être riche en découvertes !

 

A Avignon, “deux minutes d’arrêt” Emma et Loïc nous rejoignent. Nous sommes désormais 9. Le trajet se poursuit calmement, le déjeuner laissant place à la sieste.

 

 

Acte 2 – Une arrivée mouvementée, récit en trois étapes

 

2.1. Mais il manque une voiture !

 

Nous sommes désormais à Marseille, sur les quais de la gare Saint-Charles, prêtes et prêts à aller récupérer les voitures de location.

Soudain, un cri déchirant se fait entendre à travers la cohue des voyageurs.

C’est Hortense : horreur, malheur, elle ne retrouve pas le mail de confirmation de la réservation de la location de voiture !

Aurait-elle oublié de valider ? Le compte bancaire n’affiche aucun débit. Aucune trace de réservation. Armée de son smartphone, elle recommence l’opération.

 

 

Dans le hall, le groupe se sépare : tandis que Hortense et ceux qui ont suffisamment confiance partent avec elle récupérer une première voiture, Mathilde arrive tout droit d’Ardèche, contrée reculée où ne circulent ni trains, ni voitures, seulement des canoë.

A ce stade le groupe est donc au complet.

Le reste du groupe se lance dans une première aventure : trouver le loueur Alamo, traversant ainsi les charmantes et pittoresques ruelles bordant la Gare Saint Charles.

Ce n’est finalement pas très compliqué et nos valeureuses et valeureux grimpeurs et grimpeuses arrivent à bon port et récupèrent deux magnifiques Clio, tout à fait identiques pour les moins initiés. Seul Olivier, expert Renault, sera à même de faire la différence entre les deux carrosses.

 

 

Sortis du parking du loueur, nous parvenons tant bien que mal à braver la fourmilière marseillaise, nous faufilant entre les trottinettes, les scooters, les piétons, les autos, pour rejoindre la splendide route de la Gineste.

C’est sans encombre que nous arrivons finalement à Carnoux où nous attendent deux chalets confortables, n°27 et 36.

 

 

2.2. Mais il manque une nuit ! (et des chips)

 

A l’arrivée, opération efficacité, on se sépare en deux équipes : l’une chargée des courses au Biocoop, l’autre chargée de transférer tables, chaises, couverts d’un chalet à l’autre.

 

Moyennant 3 cadis et une dizaine de bras musclés, l’équipe Biocoop rentre chargée de vivres et d’interrogations existentielles : n’avons-nous pas pris trop de carottes ? Ne faudrait-il pas plus de bières ? A-t-on pensé à la crème de marrons?

Une heure plus tard, la belle équipe est de nouveau au complet pour ranger les courses, se lancer dans la préparation de l’apéro.

 

L’apéro … L’apéro ? Mais il n’y a pas de chips ? Voilà Olivier horrifié à l’idée d’un apéro sans chips ! Comment avons-nous pu les oublier ? On ajoute ça à la liste de courses du lendemain.

Si la question des chips est vite résolue, elle est remplacée par un problème de taille : les chalets ne sont réservés que jusqu’au matin du 31, notre train de retour est le 1er janvier.

 

Mais il manque une nuit ! Et le camping est complet le 31 au soir. Pas de solution d’hébergement possible. Il va falloir trouver une solution, et vite !

 

 

2.3. La résolution de problèmes, ou comment une solution apporte un problème et un problème une solution. Bref on s’emmêle ! Histoires de trains et de tergiversations …

 

Pour trouver une solution, les idées fusent : on peut demander aux copains du GUMS et de Cimes 19 qui sont ici aussi, pour savoir s’ils peuvent nous héberger.

 

On doit bien pouvoir se tasser, dormir par terre. Certain.e.s sont prêts à tout pour rester jusqu’au 1er ! Et pourquoi pas rentrer le 31 au soir, on prendra un verre ensemble pour célébrer la nouvelle année. Ou trouver une auberge de jeunesse à Marseille ?

 

C’est par la voie démocratique, après un vote à main levée, que nous décidons à la majorité que nous rentrerons le 31.

Reste maintenant à échanger les billets de train. Tiens, les billets peuvent être annulés, pratique. Et il reste plein de places pour rentrer le 31 au soir (il y a peu d’adeptes du Nouvel An dans le train en France …). Parfait on achète les deuxièmes, on annule les premiers. Le tour est joué !

 

Sauf que … C’était sans compter les conditions d’annulation, en police 8, en bas de l’écran.

On annule les billets, qui sont bien remboursés, avec une retenue de 100%. Tournure tordue de la SNCF pour dire que ce n’est pas remboursable ! Tant pis, on a perdu des billets mais gagné en sérénité, nous allons (enfin) pouvoir grimper sereinement et profiter de cette semaine qui ne fait que commencer !!

 

Acte 3 : La grimpe, ou comment de 10 grimpeur.euse.s, nous passâmes à 7

 

Jour 1

 

Dès le premier soir, les cordées s’organisent.

La journée s’annonce ensoleillée, peu de vent, pas de mer, idéal pour aller se frotter aux classiques traversées au ras de l’eau, caractéristiques des Calanques.

 

Un tour sur les plus belles voies des Calanques, et deux cordées composées d’Olivier, William, Mathilde et Sarah s’engagent sur la Traversée de la Commune.

Hortense et Emma partent sur Melody, Loïc et Annabelle partent se frotter à Sur les traces du passé et Christophe et Félix choisissent Prends-moi sec au-dessus du lagon bleu, à enchaîner avec la Cheminée du puits.

 

Après une belle journée à profiter du rocher, apprécier la grimpe, travailler la gestuelle, savourer les sandwiches, nous nous retrouvons dans le chalet 36 pour échanger sur nos journées respectives autour d’une bière fraîche, d’un délicieux houmous, et de chips !

 

Voilà un apéro réussi ! C’était sans compter la cheville d’Emma, qui n’a pas survécu à cette première journée et aux éboulis de la marche de retour au parking après la grimpe. Ainsi de 10, nous passâmes à 9 grimpeur.euse.s.

 

 

Jour 2

 

Notre deuxième jour de grimpe se passe sans encombre.

On profite du rocher et du soleil.

On échange les compagnons de cordée, les bons plans, les belles voies.

 

C’est l’occasion de repousser les limites, d’aller tester des voies en terrain d’aventure, de se rendre dans les Calanques les plus isolées.

 

 

Jour 3

 

Troisième jour, patatras !

Sur un large chemin praticable, par un hasard du destin encore inexpliqué, c’est au tour de la cheville de Félix de flancher, sonnant le glas d’un nouveau grimpeur.

Ainsi, de 9 nous passâmes à 8 grimpeur.euse.s.

 

Un vieux dicton dit jamais deux sans trois. Qui le sort allait-il frapper ?

 

Le suspense était insoutenable, jusqu’à ce qu’Olivier annonce que, épuisé, à bout de forces après avoir grimpé dans le 4 (et le 5+), il partait se coucher sans manger, emportant avec lui son bol de risotto au cas-où une petite faim le réveillât pendant la nuit.

 

Il devait être bien fatigué pour rater un si bon risotto, réhydraté avec patience, louche après louche, par la main experte de Mathilde, qui nous révéla ses talents de Mamma italienne. C’est ainsi que de 8 nous passâmes à 7 vaillants grimpeur.euses.

 

 

Jour 4

 

C’est donc non sans appréhension que nos 7 grimpeur.euse.s rescapés préparent leur quatrième jour de grimpe.

Rassurés par le dicton du jamais 2 sans 3, mais non sans une pointe d’inquiétude : et si un.e seul.e devait rester ?

Ce qui ne nous empêche pas de nous lancer dans des projets d’ampleur !

 

Tandis que Mathilde et Christophe partent sur les Futurs Croulants, Loïc et Sarah vont se frotter à leur premier 6b grande voie (sans assurance tout risque), et aux descriptions approximatives du topo quant aux marches d’approche.

 

Annabelle met toutes les chances de son côté et part grimper avec un membre Roc 14 qui n’est pas inscrit à la sortie, espérant peut-être ainsi échapper à la malédiction qui nous frappait.

 

Quant à Hortense et William, ils se lient contre le mauvais sort et partent affronter La stratégie du crabe.

Ce soir-là, il semblerait que la chance nous sourit enfin. Aucune perte n’est à déplorer.

 

C’est l’esprit léger que nous nous lançons dans la préparation d’un repas de restes, pour venir à bout des provisions. Le choux romanesco finit en soupe, avec l’ail et les derniers légumes. Pour la crème de marrons, la question du déguisement ne se pose pas : chacun.e se sacrifie pour en manger un petit peu (surtout Christophe).

 

 

 

Jour 5

 

 

Cinquième et dernier jour de grimpe : la journée de tous les défis.

 

Après moult péripéties, nous voilà bien avertis et prêts à en découdre avec l’acharnement du sort.

Nous mettons donc toutes les chances de notre côté avec un programme de la journée préparé à la minute près : lever à 7h15, petit-déjeuner, rangement.

Puis on part sur les voies, sélectionnées avec soin pour l’absence de marche d’approche.

 

 

A 15h, on passe récupérer les malades et les blessés, gracieusement hébergés par le GUMS dans le chalet face à la piscine.

Sur les coups de 17h on charge les voitures, direction Marseille.

Le temps de rendre les carrosses et nous voilà tous attablés à une terrasse près de la gare pour partager une dernière bière (et des chips).

 

19h15 : nous sommes bien 10 dans le train, les derniers restes de pain et de fromage s’échangent.

 

On mange des papillotes. Chacun.e tombe peu à peu dans les bras de Morphée, la tête pleine de souvenirs de ce séjour qui restera dans les annales, de 2022 et au-delà !

 

 

Rédigé par : Sarah

Ecrit par : Hélène