Sortie à Ornans (week-end de l’Ascension 2023)

Contexte : 

Qui aurait pu s’imaginer que cette année-là, Ornans serait THE place to be pour passer un week-end de grimpe sous un quasi-soleil (c’est-à-dire pas sous la pluie) ? Notre petite équipe de 10 grimpeurs et grimpeuses de Roc14, dont deux exilés hauts-savoyards, avait eu le nez creux (de même que des semblables venus des cinq coins de l’hexagone et même d’au-delà, ce que nous découvrirons plus tard).

 

Jour 1, mercredi :

Une première voiture composée de Freda, Lucie, Mathilde et Sarah quitte Paris de bon matin, espérant grimper sur les falaises du Doubs dès l’après-midi. Ce fut chose faite puisque nous arrivâmes à 13h, ce qui nous permit de passer une bonne après-midi pendant ce qui devait être le jour le plus ensoleillé du week-end. Nous eûmes même le plaisir de croiser des copains du Gums au pied des voies, la preuve s’il en fallait qu’Ornans était vraiment the place to be ce week-end là. 

 

La deuxième voiture composé de Stéphane, Maixent, Clément et Annabelle partit de Paris aux alentours de midi. C’est après avoir erré dans les rayons immenses d’un hypermarché bisontin qu’ils arrivèrent au camping, épuisés mais ravis à la perspective d’un beau week-end. 

 

Le saviez-vous ?

Cette année c’était pas dans les gorges du Verdon qu’il fallait aller, mais bien à Ornans. Toutefois, ne vous emballez pas : si pluie n’était pas là, on ne peut pas non plus dire que nous étions sur des températures estivales, chose que le camping avait assez mal anticipé en nous proposant des lodges avec en tout et pour tout des minces couettes, qui rendirent notre première nuit frigorifique voire glaciale. Nous avions beau nous frotter les uns contre les autres, rien n’y fit : la nuit fut mauvaise, nous obligeant à aller au petit matin, quémander des couvertures supplémentaires pour pouvoir espérer passer un agréable séjour.

 

Jour 2, jeudi : 

Levés de bon matin et avides d’escalade, mais surtout frigorifiés par la nuit, nous nous réchauffâmes autour d’un petit déjeuner gargantuesque à l’image des gueuletons précédant une journée d’intenses efforts. Le ventre plein et les corps réchauffés, nous partîmes à l’assaut des premières falaises du secteur Arc de cercle. 

Après une belle journée de grimpe, nous fîmes une escale touristique par le charmant centre du village d’Ornans, non sans un arrêt bien mérité par son bar principal afin de déguster les différentes boissons locales, guidés par nos deux autochtones (un brin chauvins) Freda et Maixent. 

 

 

Le saviez-vous ?

Réputé dans le monde de la grimpe pour ses falaises, Ornans l’est aussi pour la beauté de son paysage. Ce petit village, surnommé la Venise comtoise, est traversé par la Loue, une rivière adorée des pêcheurs et d’un fameux peintre : Gustave Courbet en a fait un de ses principaux sujets. 

 

 

Première soirée : après une journée bien remplie, nous testons les douches de cet éco-camping. Là encore, légère surestimation par nos hôtes des températures du mois de mai : les douches sont d’un tiède tirant sur le froid, ce qui a le mérite de favoriser un lavage dynamique, rapide et efficace, voire pour certains un boycott pur et simple de douche. 

Nous découvrons également que le camping est peuplé d’autres grimpeurs venus en nombre, sans oublier un groupe de motards ayant curieusement choisi un éco-camping pour leur rassemblement annuel. 

 

Jour 3, vendredi :

Conscients que nous n’étions pas les seuls à avoir choisi les falaises doubiennes pour le week-end prolongé, Mathilde, notre enquêtrice en chef, partit sonder les groupes voisins afin d’ identifier les secteurs où nous n’irions pas ce jour. C’est grâce à ce travail d’investigation rigoureux que nous profitâmes de falaises relativement peu fréquentées. La deuxième journée de grimpe se déroula donc à la Brême. Puisqu’il s’agit du secteur où nous avions été le premier jour, bien sûr que nous connaissions la marge d’approche… ou pas ! Moralité nous bartassâmes d’abord un petit peu dans les fourrés pour arriver par un chemin dérobé, à la surprise générale des autres grimpeurs déjà présents en ces lieux. Mais que serait une marche d’approche sans quelques détours inopinés ? 

 

Le saviez-vous ?

Sur le plan sportif, la vallée de la Loue est réputée pour ses falaises calcaires orientées Nord et Sud. Elle permet la pratique de l’escalade toute l’année sur de la couenne et des grandes voies. Les grandes voies sont situées en haut de la vallée, au niveau de Hautepierre. Notre groupe de grimpeurs a jeté son dévolu sur les secteurs de couenne, présentant une belle diversité de voies allant du niveau débutant au niveau expert sur un maximum de 30 m, permettant de passer de l’ombre à la lumière, de sortir de la forêt pour atteindre les doux rayons du soleil, apercevoir la rivière coulant au fond de la vallée et ainsi méditer sur le sens de la vie. 

 

 

C’est après une belle journée à se frotter au rocher que nos grimpeurs rentrèrent à leur camp de base. Affamés, ils ne perdirent pas une minute pour se mettre aux fourneaux, d’autant que la cuisine dans des lodges sur des petits feux électriques nécessitait une bonne dose de  logistique. Trois bols de chips, un paquet de cacahouètes et quelques bières plus tard, nous savourâmes enfin un délicieux cari végétarien, fait de lentilles al dente accompagnées d’un gâteau de riz. 

 

Jour 4, samedi : 

Le samedi pouvant être un jour de surfréquentation des falaises, nous nous orientâmes vers un secteur dont l’accès est réservé aux initiés. Conduits par notre guide locale Freda, nous nous engageâmes dans une forêt dense, bifurquâmes sur une sente peu marquée et descendîmes un petit ravin menant droit au pied des voies. La présence de promeneurs laissait à penser qu’un autre accès plus simple était également possible, mais ça c’est le retour nous le dira. 

Nous passâmes la journée à nous exercer sur les voies parfois exigeantes, voire humides, de la Brême, à l’ombre des arbres, s’il en fallait. Ce fut l’occasion pour Freda et Annabelle d’aller se frotter à un 7a teigneux dont elles finirent par venir à bout. Alors que la fatigue commença à poindre, Stéphane arriva avec son chargement de bonbons pour nous redonner des forces et tenir jusqu’au dîner. 

 

Parlons-en justement de ce dîner. Ce fut le dernier du séjour, et il s’agissait de finir les restes : tout dû disparaître. Mission impossible, et ce malgré nos corps affamés. Nous ne parvînmes pas à venir à bout des trois pots de crème dessert au chocolat achetés trois jours plus tôt. Il fallut donc que quelqu’un se sacrifie au petit-déjeuner pour ne pas avoir à transporter la délicieuse, la succulente crème dessert. 

C’est le ventre plein que nous nous languissâmes autour d’une tisane bien chaude et profitâmes de cette dernière soirée réunis dans la calme et fraîche Vallée de la Loue. 

 

Jour 5, dimanche :

Levés aux aurores pour nettoyer les lodges et plier bagages, nous hésitions sur la stratégie à adopter pour éviter les embouteillages, synonymes d’un retour à Paris le dimanche après-midi. Plusieurs tactiques furent mises au point et notre groupe se sépara. L’un enfourcha une bicyclette nouvellement acquise et rejoignit la gare de Dôle en pédalant. Les unes choisirent d’abréger ce week-end de grimpe en rentrant directement à Paris. Certains partirent explorer le Jura département voisin, et se lancèrent à l’assaut d’une falaise culminant à au moins 15 m. D’autres préférèrent profiter une journée de plus de la douceur angevine, euh non … ornanaise ! 

 

Qui eut raison ce jour là, nul ne le sait, mais une chose est sûre, toutes et tous rentrèrent la tête pleine de souvenirs, les bras fourbus, le sourire aux lèvres, la peau tannée par le soleil, fatigués mais heureux d’avoir passé un si bon week-end sur les falaises comtoises, abrités de la pluie, tandis que d’autres s’essayaient au pédalo dans les gorges du Verdon.

Ecrit par : stéph