Si le Cantal m’était Comté… (Juillet 2011)

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A vous tous, grimpeurs disséminés aux 4 coins de la planète cet été pour écumer les plus belles falaises, je voudrais livrer la recette de la grimpe à la sauce Cantal. Je la tiens de Benoît qui l’a magistralement interprétée en organisant le week-end escalade du 14 au 17 juillet 2011 à Fridefont (Cantal).

Avant de vous lancer, définissez les grandes lignes du week-end : le lieu (une région riche en falaises et blocs), les dates (un week-end de 4 jours) et un nombre maximum de participants (15 dans un premier temps). Ce dernier point est primordial, il obligera les retardataires à vous supplier à genoux et cela vous donnera avant même le début du séjour une aura particulière, surtout lorsque vous annoncerez aux 10 personnes supplémentaires que vous ferez finalement une exception.
Le jour J, donnez rendez-vous à tout le monde à 6h pour un départ à 6h30. Ne vous inquiétez pas si vous ne voyez pas arriver le président, il connaît l’astuce et arrivera tranquillement à 6h32 ! Chaque conducteur rejoindra alors son fidèle destrier (Minibus, Monospace et autres canassons) et se lancera sur la route. Malgré les 7 longues heures qui séparent Paris de Fridefont, le trajet ne sera qu’une formalité si vous poussez la chansonnette et soignez vos pauses, dont la cafetière italienne reste l’ustensile indispensable. Une fois arrivés au camping, chacun pourra partager ses victuailles préparées à l’avance (fête nationale oblige), sauf les amateurs d’aires d’autoroute qui n’auront pas eu le courage d’attendre.
Vous pourrez ensuite entrer dans le vif du sujet : LA GRIMPE !
Premier site exploré, les gorges du Bès vous offriront une découverte en plusieurs temps. D’abord l’enchantement à l’arrivée dans les gorges, ensuite le choix assez simple du secteur (les touristes au Pré des Filles, et les plus téméraires à Roche Longue, sublime éperon de 60m de haut), et enfin le premier contact avec le rocher, si on peut appeler rocher ce qui se cache derrière l’épaisse couche de lichen…
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Le deuxième jour, découverte d’un deuxième site dans un cadre tout aussi magique : les gorges de la Truyère.  Vous  pourrez y peaufiner votre technique de grimpe sur lichen, vous amuser à chercher les gratons sous la mousse, et profiter de la vue dans de longues pauses caféinées.
Avant de partir, n’oubliez pas la séance photo dans Folle Enchaînée (7a+), sublime dévers avec toutes les qualités requises : un jeté magistral, des crochetages talons à gogo, et surtout un petit chemin pour aller poser la moulinette sans trop se fatiguer…
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Enfin si le cœur vous en dit, vous pourrez faire un petit détour par Saint Just, très beau spot de blocs où vous rencontrerez enfin d’autres grimpeurs (n’espérez pas en trouver sur les autres sites du Cantal, il n’y en a pas), toucher du rocher sans lichen, et vous faire peur sur des blocs psycho (7m de haut selon les organisateurs, 4m20 selon la police).
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Pour clôturer votre séjour de la meilleure manière qui soit, emmenez toute la troupe au restaurant le dernier soir. Commencez par un petit apéro local pour les jeunes (un kir auvergnat à la châtaigne par exemple) et laissez les vieux avec leur gentiane… Dégustez ensuite les plats locaux : à défaut d’une bonne entrecôte de Salers, optez pour le pounti ou l’aligot-saucisse, et arrosez le tout d’une bonne dizaine de bouteilles de vin rouge. C’est à ce moment-là que la question fatidique risque de sortir : « Mais qui conduit au retour ? », et tout le monde de répondre en chœur : «  Désolé, j’ai déjà bu plus de 2 verres ! ». Ne vous inquiétez pas, il y aura quand même quelques bonnes âmes pour se porter volontaires. Vous pourrez alors vous laisser aller pour le reste de la soirée et profiter des  débats enflammés : Quels sont les derniers couples formés par la meilleure agence matrimoniale de Paris ? La laitue rend-elle vraiment impuissant ?
En rentrant au camping, passez par le bal musette du village, vous y découvrirez les danses traditionnelles et les adapterez à votre convenance : plutôt rock ou salsa pour les uns, n’importe comment pour les autres. Les autochtones seront ravis (ou pas) de voir des jeunes sur leur piste de danse.
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Le dernier jour, le rangement (qui n’est d’habitude qu’un détail) peut s’avérer être une étape compliquée si la pluie s’invite à la fête. N’y faites pas attention, pliez les tentes mouillées sans vous poser de question, foncez vers Paris, mais n’oubliez pas de les faire sécher en arrivant chez vous. Pour les locataires de studios étroits, une solution vous est proposée sur la photo ci-dessous.
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Bien sûr l’ingrédient le plus important de la recette reste les 22 grimpeurs sur-motivés qui ont composé ce séjour : Benoît notre Gentil Organisateur, Aline, David et leur Kangoo, Antoine et son french brownie, Christophe et son short hyper sexy, Céline, Claire(s), Eva, Yves (alias Charles Ingalls) et Virginie, Elise et sa bonne humeur contagieuse, Alexandre le beau gosse, Jean-Noël et Fanny nos cuistots préférés, Mahël, Mathieu, Xavier et sa cafetière italienne, Guillaume et sa Turlutte, David, Vinh, et M. le Président.
En tout cas une chose est sure : Nous on n’oubliera pas le Cantal !!!

Ecrit par : Le chamois masqué