Les sorties apprenantes grandes voies à Ailefroide (séjour de juin et septembre 2023)

Si vous aimez les émoticônes originaux, les petites blagounettes, les anecdotes croustillantes

NE LISEZ PAS CE TEXTE IL N’EST PAS POUR VOUS

C’est juste un texte pour expliquer comment se passent les « sorties apprenantes » un texte pour donner envie à ceux qui ne connaissent pas les grandes voies et inviter les grimpeurs autonomes à s’y engager…

 

Elles existent depuis 5 ans en île de France, au rythme de deux séjours par an (fin juin et fin août à Ailefroide).

Le but de ces séjours est de faciliter l’accès à l’autonomie en grandes voies en s’appuyant sur une pédagogie de l’accompagnement.

 

Le principe de la sortie

Il s’agit d’une sortie inter-club qui réunit autant d’ »accompagnateurs » que d’ »accompagnés. »

les accompagnateurs : ce sont des grimpeurs expérimentés, volontaires pour transmettre et accompagner des non-autonomes. Ils ont plus de 30 GV à leur actif et sont à l’aise en tête à vue dans le 5c/6a

les accompagnés : ce sont des grimpeurs autonome sur des voies d’une longueur qui veulent découvrir les grandes voies ou développer leur autonomie en grandes voies. Un niveau 5c est souhaitable pour disposer d’un choix de voies accessibles.

Chaque soir des cordées nouvelles sont constituées par tirage au sort (tout le monde grimpe avec tout le monde). Accompagnateurs et accompagnés préparent ensemble leur sortie à partir d’une méthode commune.

Durant la course, les accompagnés sont invités à prendre un maximum d’initiatives et de décisions toujours sous le contrôle de l’accompagnateur.

En fin de séjour les accompagnés constituent des cordées autonomes.

 

 

Organisation du séjour

• Le premier jour

Le matin : réunion des accompagnateurs pour se mettre d’accord sur ce qu’accompagner veut dire.

Rassurer les accompagnateurs, présenter la méthode de préparation d’une sortie, présenter notre

choix de non-modélisation pour les manœuvres. Présenter le site : les voies et secteurs faciles. Si

nécessaire révision de manœuvres.

Tous ensemble : présentation de l’organisation de la semaine, tirage au sort des cordées du lendemain.

L’après-midi : séance en école d’escalade par cordée du lendemain, préparation de la sortie du

lendemain à partir d’une trame commune : Météo, choix du secteur et de la voie, trajet et approche,

horaires départ et retour estimés, matériel escalade nécessaire, fond de sac, organisation

prévisionnelle de la cordée (qui fait quoi, quand, répartition des longueurs ), organisation pour la

descente et/ou les rappels, plan B si la voie n’est pas libre, réchappe possible.

 

• Les autres jours

Le matin les cordées sont autonomes, et les départ sont échelonnés selon les voies choisies.

A 18h se tient le rdv collectif pour la constitution des cordées et la préparation des voies du lendemain,

Parfois, selon la météo, mise en place d’ateliers de relais, rappels, remontée sur corde ….ou alors discussion sur un point précis de pédagogie ou de vie associative

 

Qu’est ce que la démarche de l’accompagnement ?

C’est une forme pédagogique qui se situe entre :

– la prise en charge complète (je t’emmène, je te ramène et je m’occupe de tout!) ce qui ne permet que peu d’acquisitions.

– le laisser faire (débrouille toi tout seul!) où les acquisitions sont lentes, incertaines, souvent anxiogènes et parfois dangereuses.

 

L’accompagnement se caractérise par 4 dimensions d’égale importance :

– Un échange préalable entre l’accompagnateur et l’accompagné. Cet échange doit permettre à l’accompagnateur de bien apprécier la marge d’autonomie souhaitable et supportable pour l’accompagné. L’échange aide aussi pour guider le choix de la voie, l’accompagné peut dire où il en est dans sa pratique et aussi ses goûts, ses préférences, ses craintes, ses attentes…

 

– La garantie de la sécurité. Évidence toujours utile à rappeler, c’est l’accompagnateur qui garantit la sécurité de la cordée. Ce qui suppose qu’il se sente à l’aise et tranquille dans la voie choisie pour pouvoir générer du calme et de la tranquillité.

 

– Maximum de prises d’initiatives de l’accompagné. L’accompagné et l’accompagnateur se mettent d’accord sur ce qui sera pris en charge par l’accompagné (trouver le chemin d’accès, trouver l’attaque de la voie, organisation de la cordée, qui sera en tête ou en second, dans cette longueur, quelle organisation pour les relais et les rappels …)

 

L’accompagnateur doit se retenir d’intervenir trop tôt, une dose mesurée d’errance ou d’erreur est nécessaire à l’apprentissage.

– Engagement affectif positif. L’accompagnateur, par le choix judicieux des situations et du niveau d’autonomie, s’efforce que l’accompagné évolue dans une zone émotionnelle positive, « ni trop, ni trop peu ». Il s’agit essentiellement d’éviter les peurs préjudiciables à l’apprentissage. « Pour apprendre il faut tout à la fois entreprendre et réussir. »

 

On dirait que vous êtes allés au bout de ce texte austère …

Félicitations !

et peut-être à bientôt dans une sortie apprenante comme girafe ou hippopotame !

Ecrit par : stéph