La traversée de l’Oberland – Du 1er mai au 6 mai 2023

Rendez-vous à Ausserberg…

 

…à l’hôtel face à la gare.

 

Hôtel qui fait également restaurant – ce qui nous a permis, Pierre Yves, Clément, Frédéric et moi-même, de nous lancer dans les avantages comparés entre la fondue suisse et la fondue française.

 

Ce soir-là Maixent et Loïc ont joué les outsiders culinaires…

 

 

 

 

Lundi 1er mai

 

L’aventure commence avec l’arrivée d’Eric le lendemain matin, sous une pluie battante, suivie de l’inévitable logistique de dépose de la voiture à l’arrivée du raid et voyage vers le départ collés serrés.

 

Destination Munster, très jolie bourgade même sous la pluie.

 

Un 1er mai, seul l’office de tourisme est ouvert, ça tombe bien, nous récupérons la clé du refuge.

 

Chaussures de ski, matériel sur le sac, nous choisissons de monter tout droit jusqu’au refuge avec une première bonne surprise : au sortir de la forêt, il neige, nous chaussons les skis et ça, pour les 6 prochains jours.

 

 

 

 

 

 

Galmihornhütte, refuge non gardé, c’est quand même :

 

  • deux poêles avec du bois à disposition,
  • une cuisine avec quelques provisions,
  • une belle salle commune avec rideaux et abats jours aux couleurs du Valais.

 

Première soirée avec les peaux qui sèchent, un peu trop près du feu pour certaines, la première partie de dés, et un dîner inoubliable fait de sachets de nourritures lyophilisées (sauf pour Maixent qui a assuré le coup, la fondue est loin).

 

Première nuit dans des dortoirs spacieux, avant que les choses sérieuses ne commencent.

 

 

 

 

Mardi 2 mai

 

Etape du jour, la plus importante en dénivelé.

 

Enfin, à la réflexion, les dénivelés ont été importants tous les jours : en moyenne 1 600 mètres voire plus avec le GPS de Pierre Yves !

 

Aujourd’hui, un itinéraire plus engagé nous attend pour rejoindre le cœur du massif à Oberaarjochhütte.

 

Départ dans le brouillard en douceur dans la neige fraîche, Eric fait la trace.

 

Le temps se dégage au franchissement d’un col, mini descente avec les peaux, toujours confortable (sic), et on repart, on monte progressivement, le manteau est instable, départ d’une plaque avant sous les spatules d’Eric.

 

Avant d’atteindre le glacier, une jolie descente dont chacun choisit le tracé, rendu anarchique – ce que ne manque pas de souligner Eric. Il y aura d’autres descentes, on n’est pas inquiets.

 

 

 

 

 

Nous atteignons un cirque bien fermé par des barrières rocheuses, on se demande où se situe le col, à première vue ce n’est pas évident.

 

 

Sur la gauche, toute, Pierre Yves assure la trace et nous filons sur un petit couloir bien enneigé que nous gravissons puis descendons en rappel.

 

 

Deuxième descente en douceur pour enchaîner sur le glacier et la montée au refuge perché comme il se doit : Oberaarjochhütte.

 

Drapeau suisse, bâtisse en bois, belle lumière, le gardien, sympa, a dégagé l’accès, ça grimpe raide.

 

 

Nous sommes les seuls clients, on sort les piques niques, d’aucuns s’offrent des parts de tarte aux noisettes, quelques bières et de l’eau.

 

On savoure cette première étape décisive finalement sous un grand soleil, de la neige et la découverte du monde des glaciers, on n’est pas encore au cœur de l’Oberland mais l’ambiance est déjà là : quel spectacle depuis le refuge !

 

Une vue très ouverte sur les glaciers, la roche, les pentes neigeuses.

 

Et le rythme s’impose, sieste, dîner à 18h, parties de dés et dodo de bonne heure.

 

 

 

Mercredi 3 mai

 

 

Nous descendons ce que nous avons grimpé la veille et nous continuons sur ces immenses étendues jusqu’au pied du premier presque 4000 de la traversée : le Grosses Wannenhorn.

 

 

 

La veille, Eric nous a avertis : avec le vent, les pentes sommitales seront sans doute verglacées.

 

1200 mètres de dénivelé, on monte régulièrement encordés et on croise les premiers skieurs qui redescendent, ça fait plutôt envie.

A 150 mètres du sommet, la glace brille, la neige s’est amoncelée et forme de grosses corniches.

 

Personnellement, cela m’impressionne (sans doute les skieurs que nous avons croisés à la montée aussi) mais pas le moins du monde le reste du groupe.

Nous y allons donc en crampons et piolet.

Méthodiquement, Eric ouvre la voie et nous parvenons au sommet, la vue est à couper le souffle, je ne regrette rien.

Et c’est la descente, bien soignée en traces parallèles, chacun dans son style…

 

 

Eric prodigue les premiers conseils pour améliorer la technique, premières gamelles, bref, que du bonheur.

 

On a intérêt à en profiter car le refuge de cette deuxième étape, Finsteraarhornhutte, est de l’autre côté du glacier.

 

Nous parvenons au pied du refuge, quelques conversions, on plante les skis dans la neige et abordons la terrasse pleine de monde, car nous sommes au cœur de l’Oberland.

 

 

 

Vous l’aurez compris, piques niques, Rivella, eau…sieste, j’ai une couchette avec la vue sur le glacier de Fieschergletscher, inouïe.

 

Dîner à 18h, on n’hésite pas, on met la table et on prévoit tout de suite les bols de petit déjeuner aux couleurs du Valais, on ne sait jamais…

 

Grosse discussion : le programme du lendemain : comme prévu ou pas comme prévu ?

 

Le Kleines Fischer ou un vrai 4000 ?

Le verdict tombe : ce sera un vrai 4000, le Hinteres-Fiescherhorn !

Bien nous en a pris, les Dieux s’alignent pour une route exceptionnelle et une descente tout aussi exceptionnelle qui nous évite des dénivelés et des remontées de glaciers un tantinet monotones après une bonne journée…

 

Jeudi 4 mai

 

 

départ à 7h, et c’est parti au rythme de la foulée d’Eric sur le glacier. Une première pente à notre droite, c’est par là que ça monte.

 

Mais Eric a repéré des traces un peu plus loin qui montent vers les séracs.

 

On s’encorde et c’est parti pour la valse des conversions.

L’exercice que Loïc préfère, surtout encordé !!

 

C’est parti, quelques glissades, Eric prévoit quelques révisions des conversions et nous parvenons au niveau des séracs au milieu desquels nous slalomons.

 

Neige, glace, soleil, nous savourons, c’est vraiment exceptionnel.

 

 

Puis seconde partie, vers le sommet, il y a de la distance mais plus de pentes prononcées.

 

 

Frédéric et moi renonçons à faire les derniers mètres en crampons et apprenons la bonne nouvelle : on va pouvoir redescendre sur le glacier Ewigschneefald par une pente bien tracée qui va nous permettre de revenir sur nos pas.

 

 

C’est parti, Clément est en tête et nous apprécions tous la belle descente vers le glacier et attendons avec impatience les 150 mètres d’escalier du refuge Concordia parsemés de noms toutes les deux ou trois marches.

Détail improbable, une boîte postale au premier tiers des escaliers…

 

 

 

 

 

Vendredi 5 mai

 

Départ de bonne heure (6h30), Eric trouve que certains et certaine prennent un peu leur temps en descendant les escaliers…

 

Départ sur les chapeaux de roue sur le glacier de l’Altesch ; on a été prévenus, c’est long donc on ne traîne pas et on se met en off…puis montée vers le sommet, le soleil est plus fort que d’habitude.

 

La montée est belle, le sommet venteux, la descente très belle.

 

 

Puis l’inévitable remontée du glacier vers le refuge d’Hollandia, un groupe de tête et un skieur solitaire qui ferme la marche.

 

Un chien nous attend à l’arrivée, optimiste sur sa capacité à attraper les oiseaux.

 

 

 

Joli refuge, gâteaux au chocolat, l’habituel mixte Rivella et eau gazéifiée …

 

 

Samedi 6 mai

 

Dernier jour, pas question de renoncer au dernier sommet malgré les nuages très bas, pas chaud du tout et nous le découvrirons plus tard, une neige pas agréable à skier (autrement dit croutasse infâme), donc application des recos en la matière : on skie sur des œufs, tout en douceur, des traversées, des virages prudents.

 

 

On récupère les affaires au refuge et dernière descente dans la vallée dans une neige assez dure puis franchement molle et on ôte les skis en arrivant au parking de Blatten pour boucler une traversée skis aux pieds de bout en bout.

 

 

La voiture de Pierre Yves nous accueille tous les 7 avec le matériel, direction la prochaine pizzeria le temps que Pierre Yves et Eric refassent la logistique à l’envers.

 

 

 

La pizzeria et les touristes nous tendaient les bras, nous n’avons pas regretté…

 

D’ailleurs, on n’a rien regretté, on en a pris plein les yeux durant toute la semaine, plein les jambes aussi…une traversée d’exception !

 

 

 

 

La dream team au sommet de l’Abni Flue (un autre des presque 4000) !

 

 

Les participants : Éric, Frédéric, Maixent, Loïc, Clément, Juliette et Pierre-Yves.

 

Compte-rendu écrit par Juliette

Ecrit par : Hélène