Sortie ski de rando en Oisans

C’est à 8 que nous sommes partis ce weekend pour un nouveau raid Roc 14 à ski de randonnée, les 17-18-19 mars 2017. Il y avait : Pascale Dubois, Timothée Leurent, Florien Vuillet, Guillaume Robin, Gael Stevens, Marie Pierre Vernet, Magali Traynard (co-organisatrice) et Pierre Derieux (co-organisateur).

 

Initialement nous visions le massif du Mont Blanc, mais une très mauvaise météo dans nord des Alpes nous amènent à cibler plus au sud, d’abord vers le Beaufortain ou la Vanoise puis, la météo se dégradant, la Haute Maurienne, puis la météo se dégradant encore, le Taillefer ou l’Oisans, où nous nous rendrons finalement, en voiture depuis Paris, après une pause dans un hôtel près de Lyon.

Le samedi nous sommes fins prêts vers midi à La Bérarde (1700m), le temps est magnifique, et nous attaquons la longue montée vers le refuge de La Pilatte (2550m), chargé de nos gros sacs d’alpinistes, avec baudriers, cordes, piolets, crampons, réchaud, gaz, nourriture pour 3 jours, etc. Pour les 8 parisiens que nous sommes, et malgré le moral légendaire des membres de Roc 14, l’altitude et le poids des sacs nous « émeuvent » un peu, et il nous faudra ~4 heures pour faire les 10 km et 850 mètres de dénivelée jusqu’au refuge. On s’acclimate !

Le refuge, à 2550m, est un superbe belvédère haut perché sur un gros rognon rocheux, face à l’immense et austère glacier de la Pilatte, que surplombe la longue arête des sommets des Bans et du Gioberney.

Mais c’est un belvédère rustique. A cette époque de l’année il n’est pas gardé, nous n’avons accès qu’à la zone de bivouac hivernal, que nous devrons commencer par déneiger pendant une heure (la porte d’entrée est couverte de neige, et la neige s’est largement invitée à l’intérieur de la cabane). C’est frisquet. Il n’y a pas d’eau, et nous devrons faire fondre beaucoup de neige pour cuisiner et remplir nos gourdes. Si ce que nous voulions c’est nous changer de nos vies de patachons, alors nous sommes servis !

S’en suit une soirée riche de débats animés (« Et si les ponts de neige du glacier d’effondrent à notre passage ? », « et si nous manquons de gaz pour faire fondre la neige ? », «  et si etc. »), puis une nuit froide et courte, mais réparatrice, pour la plupart.

Le samedi au réveil à 6h30 il fait beau, mais la météo se dégrade rapidement et c’est sous une pluie de neige fine que nous passerons la plus grande partie de la journée. Après être descendus en crampons puis à skis deux ou trois cent mètres sous le refuge, nous remontons à travers un étroit goulet en direction du cirque de la Pilatte. S’en suit une montée tranquille de ~900m jusqu’au pied des pentes, un peu raides elles, sous le col du Sélé (3300m). C’est là que nous arrêterons, alors que le temps devient franchement bouché et la visibilité mauvaise. S’en suit une grande descente dans une neige plutôt agréable jusqu’à nos sacs, laissés dans le goulet du matin, puis une longue glissade en pente douce jusqu’au refuge du Carrelet, où nous passerons la nuit.

Au Carrelet il fait moins froid qu’à la Pilatte, il faut dire que le refuge est petit, que nous y sommes 10 (deux jeunes alpinistes nous ont rejoint), et que nous nous tenons chaud. Un ruisseau passe à proximité, et nous ne sommes pas obligés de faire fondre la neige. La nuit est presque confortable.

Le dimanche, troisième et dernier jour, le temps est magnifique. Nous descendons rapidement à La Bérarde (1700m), y laissons une partie de notre matériel, et remontons en peaux de phoque en direction du glacier de Bonne Pierre et de la brèche de la Somme, notre objectif du jour. Le début est assez « sanglier » (passages sur l’herbe et les cailloux, traversée de ruisseaux) et certains y laissent quelques poils ( ;. Mais rapidement nous rejoignons la moraine du glacier, les pentes deviennent douces et bien enneigées, et il ne reste plus qu’à faire marcher les peaux de phoques pour grimper. A 13h nous atteignons les « pavés de la Somme », en haut de la moraine, ~300m sous la brèche, et décidons d’arrêter, car il faut bien rentrer à Paris !

Nous sommes sous la face est des Ecrins, son clocher et ses clochetons, la vue est splendide.

 

Nous terminons par une grande descente sur « la plus belle neige de notre vie » –un centimètre de la neige de la veille sur un tapis de neige de printemps que le soleil commence à ramollir.

A 22h nous sommes de retour Porte d’Orléans. C’est la fin de notre petite aventure en « Oisans Sauvage ».

Ecrit par : Le chamois masqué