Sortie à Tenerife – 27/10 au 05/11/22

 

Préambule

 

Nous sommes jeudi 27 octobre. Nous sommes huit grimpeurs (dont une) de Roc14 embarqués dans le vol U23857 à destination de Tenerife et nous sommes attentifs aux informations délivrées par le commandant de bord : ‘‘nous entamons actuellement notre approche pour l’atterrissage, il est 10h50 heure locale, la température extérieure est de 24° et ça va grimper’’.

 

Voilà un signe non équivoque de ce qui nous attend !

Ce compte rendu de réunion de sortie vous est proposé dans un premier temps sous forme d’aperçu d’ambiance puis d’un descriptif jour après jour pour ne rien manquer du voyage et avoir de sérieuses références de voies à grimper.

 

Tenerife, l’ambiance

 

Réputation(s)

 

À peine arrivés, nous étions déjà plus qu’impatients de découvrir le rocher local.

 

Après une pause tapas express au bistrot du coin, nous nous sommes précipités sur le site le plus proche.

 

Le rocher était fidèle à sa réputation : puissant, massif, beau (presque sexy), capricieux et parfois carrément difficile à dompter, surtout en plein soleil.

Mais nous aussi, nous avions une pure réputation, nous étions ‘’Los Rocos Quatorcé’’ (au diable l’orthographe pour vue qu’on ait la prononciation bien au bout de la langue) comme on nous appelait déjà dans le pueblo de Villa de Arico, parce que selon la rumeur, nous étions 8 mais nous grimpons comme 14.

 

Tout au long du séjour, lorsque nous regagnions notre gîte au crépuscule, les chaussons encore fumants, les chiens errants se prosternaient sur notre chemin et les villageois esquissaient des génuflexions devant nous pour embrasser nos mousquetons et nos dégaines en guise de porte bonheur.

 

À noter aussi, qu’au petit matin, les coqs du voisinage chantaient la Marseillaise pour annoncer notre réveil.

 

 

Le Gîte

 

Le Tenerife Clubing House, le TCH comme on l’appelle dans le pueblo, était notre camp de base.

 

Un gîte très agréable dans un style mixant un look local, une ambiance escalade assumée et un côté écolo-fait-maison.

Il est tenu par Elena et Erik, deux très humbles fanas de grimpe que nous soupçonnons tout de même de s’échauffer dans du 7.

Le lieu idéal pour sa proximité avec une grande partie des spots d’escalade de l’île mais aussi pas trop loin de la mer.

Autant nous n’avions pas établi de binômes attitrés par niveau de grimpe, autant pour la répartition des dortoirs nous nous sommes organisés par niveau sonore en regroupant tous les ronfleurs (ou presque) ensembles.

 

 

La bouffe

 

Sportivement parlant, Tenerife semble diviser les pratiquants en deux catégories : les grimpeurs vs les barboteurs – catégorie qui regroupe surf, kyte, plongée, plage, bref tout ce qui relève d’un caractère aquatique.

 

Mais s’il y a bien une matière qui met tout le monde d’accord, c’est le tapas, le sport local unanime, un sport qui fait littéralement les louanges de la friture : sardines et pimentos frits, churros de poisson, beignets en tout genre… nous avons autant apprécié cette célébration du gras pour ses saveurs dépaysantes que pour ses qualités reconstituantes, car l’escalade ça creuse.

 

Si Elena fut de bons conseil pour nous orienter vers les petits restos typiques du pueblo, nous devons à Sélima d’avoir dégoté des empanadas de contrebande et le choix du parfait resto pour notre dernier dîner, une orgie de poisson en terrasse sur la mer, à l’abri des touristes.

 

Au-delà des petits déjeuner et des pique-niques aux pieds des voies, les tarifs étant très abordables, il était donc très tentant de manger à l’extérieur.

 

 

Le décor

 

Nous n’avons pas eu l’occasion de visiter toute l’île et avons concentré nos déplacements en fonction des sites de grimpe mais de prime abord, Tenerife apparaît un peu austère avec sa roche volcanique brune et sombre qui rend les paysages un peu arides.

 

Aux abords des côtes, on évolue parmi les éoliennes, les pylônes à haute tension, les champs de panneaux solaires et les étendues de serres agricoles dont parfois les toiles ou le plastique flottent au vent en lambeaux… c’est un peu la zone !

 

Mais lorsque l’on s’engage sur les petites routes pentues et sinueuses qui mènent aux sites d’escalade, le paysage reprend du charme et dès que l’on s’aventure au cœur des spots de grimpe, on est frappé par la beauté d’un décor plus exotique voire pittoresque.

 

 

Le site de grimpe au pied du volcan Teide était certainement le plus impressionnant.

 

Les parois ressemblent à des cathédrales aux formes abstraites, rondes et agressives, élégantes et torturées.

 

Un décor presque surréaliste qui nous plonge dans une ambiance extraterrestre et qui invite à abuser de superlatifs tels que majestueux, grandiose, monumental, magnifique, somptueux, éblouissant… pour peu que l’on soit en mesure de s’exprimer correctement avec des mots devant un tel paysage; car nous étions tout juste capables de prononcer un “putain, c’est beau !”.

 

Quel que soit son niveau d’escalade, ici on grimpe par gourmandise, par amour, on grimpe comme un fou, comme un roi, comme un acteur de cinéma !

 

 

La Team

 

Certes, pour bien grimper, il faut un bon décor et de bons chaussons. Mais il faut aussi, et avant tout, une bonne équipe.

 

Nous avions tous une bonne expérience d’escalade en falaise, certains avaient déjà fait d’autres sorties ensembles; la camaraderie et l’emphase se sont naturellement installées dans le groupe, tant sur les envies de grimpe que sur le choix des tapas.

 

À Tenerife, ça grimpe autant costaud que casual mais toujours convivial et l’autochtone, s’il reste fier, n’est jamais avare de conseils. Voici “Los Rocos Quatorcé”, par ordre alphabétique mélangé…

 

Maixent : El Parton’ comme on l’appelle dans le pueblo. Pas seulement pour rendre hommage à son organisation (s’il est à l’origine de cette sortie), sur le rocher il force le respect.

 

Sélima : La Mascotta comme on l’appelle entre nous, elle aura eu le courage de se risquer dans du 6a+ et surtout d’être l’unique femme du groupe.

 

Patrice : El Capitan’ car s’il y a bien un sujet avec lequel on ne plaisante pas dans le pueblo (hors grimpe) c’est la bouffe, et le restaurateur local repère très vite l’expert qu’est Patrice pour commander tapas et boissons conviviales. Un surnom qui le sied aussi en tant que grimpeur.

 

William : Le Road Runner comme on l’appelle sur toute l’île, dès qu’il s’arrête de grimper et qu’il dispose de cinq minutes de libre, il va courir une heure. Pour grimper aussi fort, on le soupçonne de se lever la nuit pour faire des squats et des abdos.

 

Hervé : El Professor, certes un petit clin d’œil à un personnage d’une célèbre série espagnole mais il doit avant avant tout son patronyme à son sens de la pédagogie et de l’encouragement, ce qui aura permis au groupe de grimper plus fort, plus haut, plus cool, plus…

 

Alexandre : Alias Flying Alex car il ne doit pas son surnom à sa propension à voler dans les voies mais plutôt à les survoler avec son drone pour nous offrir des points de vues imprenables de nos ascensions.

 

Xavier : El Poético comme on l’appelle dans le pueblo, parce qu’un gars qui dévore du Houellebecq avant et après de la grimpe, c’est signe d’un optimisme inébranlable qui érige l’engagement dans l’escalade à un niveau proche de la poésie.

 

Serge : Amazing Sergio. A son grand dam, ce surnom n’est pas en rapport avec son niveau d’escalade mais dû au fait qu’une petite chinoise de passage au pueblo s’exclamait “amazing” à tout ce qu’il lui racontait.

 

 

La Grimpe

 

Comme on l’avait présumé en lisant le CR d’une sortie Roc14 en 2019, la grimpe à Tenerife peut s’avérer fatigante.

 

D’une part parce qu’il y a tellement à faire et d’autre part parce que la grimpe en couenne invite à surpasser ses limites ou son appétit d’escalade. De plus, la roche est parfois acérée sur certains spots, ainsi les doigts peuvent en souffrir.

 

Question style, il y en a pour tout le monde et pour tous les niveaux : ne pas se laisser impressionner par la quantité imposante de voies en 7 et 8, on peut également se rassasier dans le 5 et le 6.

 

Le niveau général peut paraitre un peu costaud mais finalement très accessible pour les moins expérimentés qui pourrons aisément grimper au dessus de leur niveau grâce au truchement de la moulinette (merci à ceux qui les installent volontiers).

 

 

NB : Les premiers points sont parfois assez hauts avec des départs un peu délicats, donc petit stress possible : l’usage d’une perche peut s’avérer réconfortant.

 

 

 

La Sécurité

 

Une sortie Roc14, c’est également et forcément l’occasion d’aborder la question fondamentale de l’escalade : quid de la triangulation en manip’ de relais ?

 

S’agissant d’une sortie 100% couenne, nous fûmes sacrément heureux de ne pas avoir à concentrer nos efforts sur un sujet qui invite à la tergiversation sans trouver évidement de consensus.

 

Pour autant nous fûmes totalement vigilants sur les consignes de base de sécurité, port du casque et tout le bazar !

 

En passant, si l’idée de faire de la grande voie à Tenerife vous caresse l’esprit, oubliez ! Les rares options sont bien souvent en TA ou mal équipées, mais surtout, non référencées en topo et leur approche semble plus qu’improbable… à croire que les locaux se les gardent pour eux de génération en génération.

 

 

Tenerife, jour après jour

 

Jueves 27/10

 

Enfin le jour tant attendu – Debouts à 3 h du matin, en cause le décollage à Roissy 7 h 30.

 

Les courageux matinaux convergeaient vers l’aéroport – RDV 5h30 – pour mission la répartition du poids dans les bagages en soute…

 

Un dernier stress, Alexandre, qui s’était enregistré tardivement sur le vol ne partirait peut être pas ! Ouf c’est passé!

4 h 20 d’avion + tard nous voilà à Tenerife – Maixent nous accueillait comme prévu à l’aéroport avec sa décontraction naturelle.

Les 2 voitures qui nous attendent sont neuves et grandes. Le paysage défile sous nos yeux, la végétation (Cactus, Plantes résistantes de faible hauteur, Palmiers) témoigne, tout du moins dans cette partie sud de l’île, d’un climat plutôt sec.

Nous verrons plus tard que les micro climats dont bénéficie l’île Océanique, voisine du Sahara, offrent aux augustes visiteurs une grande biodiversité.

Nous déposons nos affaires au Gîte de Villa de Arico, un vrai gîte de grimpeur, pas d’équivoque possible, tout y est, même un magasin pour nous autres en quête d’escalade.

L’accueil d’Elena est sympa, la cuisine, les chambres, très bien.

A proximité nous nous restaurons chez Jeronimo (resto bar).

Il reste quelques heures pour grimper – nous sautons dans les voitures vers le secteur d’Arico, à une vingtaine de virage du gîte, pour nous essayer dans ces voies inconnues – c’est si bon 4, 5 voies pour certains, d’autres 2 voies – c’est bien.

Retour au Gîte et dîner à la pizzeria Aznia ou l’ambiance (vidéo – musicale) et les pizzas nous laissaient perplexes ! (à éviter).

 

Topo J1 : Secteur Planeta Zarza (n°4)

Petit canyon proche du gîte permettant de gérer la grimpe au soleil ou à l’ombre ombre.
Parfait pour une mise en jambe.

– Risk it for a biscuit : 5 (Porte bien son nom, bonne mise en jambe)
– La Araucaria : 6
– Sexto sentido : 6+

– Chalk less, climb more : 6b+
– Gofio canario : 7b (Ligne magnifique avec succession de pas de bloc)

 

 

Viernes 28/10

 

Dès la première nuit, nous avons dès 5 h du matin les cocoricos des environs – 3 ou 4 coqs taquins se relayent pour pousser l’obscurité et célébrer l’arrivée du jour.

Le Gîte aurait pu s’appeler “Aux Chants des Coqs”.

Petit Déjeuner sur le toit terrasse – vista 360 °, c’est magnifique, quelques brumes maritimes s’élèvent – 9 h – il fait déjà chaud !

 

Tous le monde en forme, prêt à en découdre – direction le secteur Arico – 10 mn de virage – Nous laissons les voitures le long de la route et descendons un sentier vers le fond de la gorge offrant de chaque côté de belles falaises rouges avec une végétation abondante – ambiance presque intimidante.

 

D’abord petites voies mais retordes ou nous pensions nous échauffer sans peine …

Nous avançons au fond des gorges en quête d’autres secteurs plus propices et trouvons sans mal de belles voies – accueillantes pour tous – avec l’écho des blablas des locaux qui rebondissait de part et d’autre de la gorge !

 

17 h nous redescendons sur la côte pour une « Tapas party » qui nous ravissait, suivi d’un bain revigorant dans une eau claire et accueillante – extra

Quelques courses à la supérette locale – crochet au gîte et l’heure du dîner retentit.

 

Cette fois nous arrivions plus tôt à notre bar-resto (Jjeronimo) pour une 2° tapasserie sous la tonnelle sans électricité mais avec le sourire de la patronne.

 

Topo J2 : Secteur Arico Arriba (n°5) Spots Los quintes, Sus Villa et Peña del Lunes.

Grand canyon proche du gîte permettant de gérer la grimpe au soleil ou à l’ombre ombre.

De nombreuses voies de tous niveaux et tous styles. Très belle végétation.

Les voies de chauffe en 5 sont courtes avec une difficulté concentrée donc pas super agréables.

– [sans nom] n°136 : 5 (Cool)
– Distorsion totale : 5+ (Voie courte, patinée et un peu vicieuse donc plus difficile qu’elle n’y paraît)
– Casa la Basca : 6a (Délicate mais très accessible)
– No cepillo mas : 6a+ (Idéal pour passer du niveau 5 au 6, une mini traversée sous un toit avant le relais qui impressionne un peu mais facile)
– Corazon de metal : 6a (Très court et donc dur pour la cote)

– Km 11 : 6b (Voie magnifique, premiers pas un peu dur bien dans la cotation mais ensuite un régale, un passage de pure dalle avant le relais – parfaite en moulinette pour les moins expérimentés)
– Sus vila : 6b (Facile, agréable et bien à la chauffe pour les forts, accessible pour les autres)
– Batracio : 6b+ (Sortie et mousquetonnage du relai très dur)
– Wiritto Santo : 6c (Parfaite en moulinette pour ceux qui commencent dans le 6)

 

 

Sábado 29/10

 

Petit déj « au chant des coqs » (toujours en forme), le groupe se retrouve sur la terrasse ensoleillée.

 

Nous retournons vers l’immense secteur des gorges d’Arico ou nous offrons un lift à un groupe d’américaine et d’espagnol du gîte – première rencontre avec nos co-gîteurs.

 

La journée d’escalade se passe très bien, chacun trouvant des voies aux niveaux recherchés, belles, bien équipées, techniques, physiques, toute la panoplie pour satisfaire les grimpeurs.

 

D’un commun accord nous nous replions vers la plage (bonheur simple mais pas toujours possible) pour un 17 h – 19 h – bain délicieux et récup sur la serviette, exercices d’abdos, de cuisses pour les plus motivés.

 

Vous avez dit motivés ? Et bien oui, ce sera enfin notre première excellente Paella aux poissons, fruits de mer – calamars j’en passe et des meilleures.

 

Topo J3 : Secteur Arico Arriba et Abajo (n°5)

Abajo étant dans la continuité du secteur Arriba, en amont d’un petit aqueduc, un secteur dédié à des voies à partir du 7.

Voir J2 pour les voies de 5 à 6.

– El señor de la bestias : 6b (Très bien)
– La vagoneta : 7a (Magnifique ! Gros dévers sur de bonnes prises)
– El escudo del guerrero : 7a (Très belle voie, on y vole volontiers)
– La silla eletrica : 7b (Super)

 

 

Domingo 30/10

 

Zeu journée – Départ pour le site du Volcan « Teide » (3 700 m), la route traverse un parc magnifique, forêt de conifères aux accents Alpins trônant sur un plateau à 2 000 m d’altitude, plus beau que beau.

 

Nous descendons de la voiture, les premiers pas sont hésitants, Altitude oblige ! L’impression de marcher sur la lune – Le paysage est superbement impressionnant.

 

A 20 mn de marche du parking nous tombons sur les Falaises – dont nous n’avions pas imaginé la beauté – Des voies d’escalades, avec parfois des relais « ultra simples » ajoutent de l’ambiance comme s’il en fallait.

 

Nous grimpons toute la journée sous le regard bienveillant du volcan – tandis qu’une partie de l’équipe part randonner.

 

Nous redescendons avec une grosse provision de photos vidéos, et nous promettant de revenir sur cet extraordinaire secteur.

 

Topo J4 : Secteur El Capricho (n°17) Spots El diedro et Sexta dimension.

Grimpe à El Capricho au pied du volcan, une route sinueuse qui passe par un grand parc national et forestier et qui offre parfois une vue sur la mer.

Le décor est tel qu’on ne résiste pas à venir y grimper deux jours. Le coucher de soleil vaut son pesant de tapas !

 

– Amista des peligrossa : 5 (Une silhouette incroyable, permet de grimper genre comme à la télé)
– Canalon pénétrante : 5+ (Magnifique décor, partage le départ d’Amista des peligrossa)
– Toste del pegoste : 6a (Beau, une fin bizarre, idéale pour s’échauffer à l’ombre)
– La ligna magica : 6a (Très accessible, Tout en mouvements amples)
– La alfombra voladora : 6a (Superbe, relativement facile mais tout en finesse)
– Asín no 6a (Très mal équipée en haut, dangereux)
– Talta de Professionalidad : 6a+ (Force et élégance. Un bon florilège de tous les types de rochers présents sur le secteur. Une pause “coincement de genou” possible à mi-parcour pour éviter un sec)

– Me huelen los pies : 6b
– Cero energico : 6b (Départ à droite plutôt que dans la fissure)
– Siglo XXI 6c – (Départ bloc assez dur)
– Sabrasatila massacre : 7a (35 mètres de succession de pas sur petites prises et plats, dur à lire mais de toute beauté, départ tout droit contrairement aux indications du topo).

 

 

Lunes 31/10

 

Petit déjà 7 h – dans l’ordre Serge, Xavier, Alexandre s’attaquent tout sourire à une Salade de fruits – Omelette.

Nous ne nous lassons pas de la vue panoramique de notre terrasse qui coiffe le gîte.

S’en suit une séance de stretching posturale improvisée, abdos, pompes – Maixent et Xavier télé-travaillent … Serge, Hervé, William et notre nouvelle recrue, la fameuse « Amazing » chinoise, décident de grimper à proximité du gîte.

 

Selima Alexandre et moi (Patrice) prenons une journée de décompression pour découvrir l’île de Tenerife, nous mettons le cap sur la capitale, Santa Cruz – ville moderne animée, bétonnée mais très arborée, avec quand même un agréable centre ville, son marché, ses rues piétonnes.

 

Nous prenons la direction de San Cristobal de la Laguna (ville classée au patrimoine de l’Unesco) pour son centre ville historique où palais du 17ème – 18ème siècle et maisons aux couleurs bigarrées se disputent l’attention des touristes.

 

Nous reprenons la route, et quelle route !!!

Le paysage est bien différent dans cette partie de l’île, où la végétation est luxuriante comparée au sud de l’île – la faute aux entrées nuageuses chargées d’humidité – les virages n’en finissent plus mais nous sommes récompensés en arrivant sur Benijos – plage de la côte Nord Est – (favorite d’Elena) ou la montagne plonge littéralement dans la mer – ambiance – impression d’être au bout du monde, des vagues musclées s’échouent sur une plage de sable noir et font le bonheur des surfeurs, musclés aussi !

 

16 h, nous cherchons un resto digne de ce nom, le premier (par chance) nous rembarre, le second bingo – les poissons derrière la vitre du frigo me tapent dans l’œil – ce sera un Mérou – sauvage m’ont ils dit – pas d’élevage.

 

La vue plongeante du restaurant en à pique sur la plage, ouah ! grand moment – Alexandre et Selima descendent les 150 marches pour fouler le sable noir de la plage et faire voler et filmer le drone – quand à moi, ce sera la plage aperçue en arrivant avec Surfeurs – l’eau est bonne.

L’heure du retour sonne et nous reprenons la route de Villa de Arico – Belle autoroute – vitesse 120 km/h – nous rejoignons sagement le groupe au Gîte plein de belles images dans les yeux.

 

Topo J5 : Secteur Tamadaya (n°3) Spots Tuberia et Apapart.

Petit canyon étroit offrant de l’ombre toute la journée. Secteur école et familiale, parfait pour les débutants. Assez fréquenté le weekend, désert en semaine.

Attention aux nids de pigeons au sommet de certaines voies, c’est irrémédiablement signe de fiantes sur les prises ! Des cotations irrégulières. idéale pour un jour de repos.

– Der Spagat : 5
– The dihedral : 5
– Transworld : 5+ (Un poil patinée au début mais de grosses prises, puis une traversée sympathique)
– Universo paralelo : 5+

– The dragon back : 6a (Incontournable ! Une voie magnifique et naturellement dessinée, d’où son nom. Très facile une fois passé un tout petit pas délicat au début.)
– Cross over : 6a
– La del viruje : 6a
– Calzoncillos Alondrados : 6a+
– La bavaresa ma tiro : 6a+

 

 

Martes 01/11

 

Réveil matinal – 7 h sur la terrasse – panne de pain ! – Serge (aidé par sa brigade habituelle) – « réaction – action » empoigne le restant de pâtes – improvise une pâte à crêpe + yaourts, salade de fruits – nous envoient directement au paradis ! (Plutôt bien pour la journée de “Todos los Santos”).

 

Nous gagnons le secteur d’Arico – admirablement proche du Gîte – où un groupe franco-américain nous emboite le pas jusqu’au dîner.

 

Nous nous lancions vaillamment dans les innombrables voies du site de la Gorge – Les grimpeurs – assureurs tournaient afin que tout le monde grimpe avec tout le monde – Hervé proposait un 6B –

2 autres suivaient et un 6C – Hervé ne résistera pas à un beau 7B, déversant, un classique du secteur.

17 h sonna le replis vers la plage – bain réparateur de bobos, légère brise, eau transparente à 20°, ciel bleu – la nuit qui s’approcha à petit pas dès 18 h 30, poussée par l’horaire d’hiver, (sans grande signification de ce côté) nous poussa jusqu’à notre restaurant de la plage d’Abades où Paella, Sardines grillées, saladillas (arrosés d’un Rioja) et le chiquito (limoncello) offert par la patronne nous ravissaient une fois encore !

Repérage des voies du secteur pour le lendemain (El Rio) – dodo.

 

Topo J6 idem J2 : Secteur Arico Arriba (n°5)

 

 

Miércoles 02/11

 

Nous arrivons au secteur El Rio – le soleil réchauffe déjà 90 % des voies !

Pour une partie du groupe c’est trop, changement de secteur – l’autre continue sur de belles et longues voies. La chaleur aidant nous battons en retraite vers Villa de Arico – terrasse à l’ombre – tête à tête avec un joli plat (poisson à l’huile d’olive).

 

Nous retrouvons le reste du groupe en fin de journée – départ pour Viejo Arico 20 mn de route pour une bonne pizzeria, avec un pan d’escalade !

 

Topo J7 : Secteur El Rio (n°10) Spot Presa

Paroi surplombant un ancien barrage, très exposé au soleil, s’y rendre de bonne heure ou avec renfort d’eau et de crème solaire. Une configuration de rocher un plus brute.

– La tuque que : 5+
– The friction slab : 6a (Petites fissure en dalle pour la deuxième partie pour une grimpe en délicatesse)
– Finuco : 6a

– El canalillo : 6c
– Doble turno : 7a+ (Très dur mais magnifique ! On se croirait aux États-Unis !)

 

 

Jueves 03/11

 

Nous déposons Xavier de bonne heure à l’aéroport – pour Selima ce sera plage.

 

Le groupe des six file au Volcan Teide profiter de la splendide journée qui s’annonce – Ciel Azur – 16 ° – le tandem Serge/Alex s’échauffait en 5C – Maixent/William 6A et 6A+.

Les premières voies nous laissaient, Hervé et moi (Patrice) perplexes : 10 m entre 2 points, en dalle mais quand même !!! Un relais très moyen – nous enchaînons par un 6B – un pas improbable qu’Alexandre immortalisait avec son drone – 6C départ bloc – bobo doigts.

 

15 h William pour 1 jogging, Hervé, Alex pour 1 randonnée, se détachaient de l’équipe – les autres grimpaient jusqu’à 17 h 30.

 

Nous nous retrouvons tous au parking admirant le merveilleux coucher de soleil.

 

Nous récupérons Selima dans la station balnéaire d’El Manedo proche de l’aéroport, une bonne douche et nous sautions sur nos légumes pour une poêlée mémorable, agrémentée par un apéro « Empanadas » suggéré par Selima – Top – Tisane et dodo.

 

Topo J8 idem J4 : Secteur El Capricho (n°17)

 

 

Viernes 04/05

 

Lever plus tardif – grosse journée de la veille oblige – stretching pour éloigner les tensions – le groupe se retrouve pour le classique petit dej sur la terrasse toujours panoramique mais jamais ennuyante !

 

Départ pour un nouveau secteur « Fesnia » – 30 mn de route – nous sommes sous le charme – une ancienne mine de soufre creusée sur 5 km – sous les entrailles du volcan Teide – belle végétation, belles voies – une légère brise, du soleil – nous oublions nos courbatures, nos douleurs et seul sur le site nous prenons d’assaut toutes les voies qui s’offrent à nous.

 

Le beau temps, une fois de plus resta fidèle, et après d’âpres assauts d’escalade nous nous rendions à Abades pour une baignade méritée – Séances Abdos, bain de soleil, Jogging, natation la plage nous donnait une fois encore du bonheur pure partagé.

 

18 h nous nous rendons à El Manedo pour dîner dans un restaurant repéré et réservé par Selima – Terrasse vue sur mer – de nuit – mais quand même – la musique des vagues sur le sable – charmant – Le chef – personnage en couleur – nous propose un poisson – vendu – ce sera un Mérou de 3 kg (10 €/personne).

Entre temps, le cuisinier nous montre 2 énormes poissons que leur pêcheur vient de déposer – des Marlins de 35 kg – nous passons un très bon moment – le lieu, les plats, l’ambiance que le patron entretenait avec maestro nous ravissaient et restera dans les bons souvenirs de Tenerife.

 

Topo J9 : Secteur Fasnia (n°1)

Une mine désaffectée, un petit pont qui cache de vieux bidons rouillés, des palmiers, de grands eucalyptus qui se balancent sous le vent : un décor de cinéma californien !

Accessoirement, un des plus beaux endroits en terme de grimpe à 15/20 min en voiture.

– La morrallasa : 5
– La moralita : 5
– La chacha : 6a (Dülfer sur deux ou trois pas pour aller chercher le relais, ça ravigote)
– La communié : 6a (Départ assez patiné mais facile sur la suite)
– [Sans nom] n°24 : 6a (Courte, bien pour se chauffer)

– La negra tomasa : 6a+ (Pas de bloc, dur)
– Revolcón en la pencas : 6a+ (Départ ultra patiné mais ça tient ! La suite est courte mais très amusante. Attention à la lecture pour ne pas aller dans la voie de droite, le retour à gauche est alors touchy mais sans danger)

– Del hoyo al jolgorio : 6b+ (Magnifique ! Pas trop dure)
– Cabeza de perro : 6c+ (Encore plus belle que la précédente, rési avec une fin sur réglettes)
– Hotel Andorinia : 7a (Super ! Un peu bloc)

 

 

Postface

 

Désolés si ce CR s’arrête brusquement après autant d’exhaustivité mais le samedi 5 novembre était la journée retour à Paris : il y a des sujets que l’on ne préfère pas aborder.

 

 

CR co-rédigé par Hervé, Patrice et Serge, photos collégiales.

Ecrit par : Hélène