Séjour sur la Sainte Victoire – du 23 au 29 avril

En cette fin de mois d’avril 2022 , nous partons pour le Sud, la Sainte Victoire en ligne de mire. Mais le soleil se mérite, et dès le départ les obstacles s’enchaînent.

 

D’abord une équipe de 12, puis de 11, puis de 12,  nous partons finalement à 11 mais reviendrons à 10. Enfin, 10,66 en comptant Jean-Bryan, initié à l’escalade avant l’heure. Nous avons bien failli en laisser un de plus sur le quai de la gare (c’est sûr que montrer le billet retour à l’aller, ça marche moins bien). Passées ces péripéties de départ, innées au premier jour de vacances scolaires, notre fine équipe arrive à Aix puis au charmant village de Rians où nous entamons notre séjour gastronomique avec option escalade. 

Entre les lasagnes végétariennes, le gratin de ravioles-courgettes, les fajitas et des desserts à ne plus en finir, mousse et gâteau au chocolat, crumble et compote de pommes, les nuits furent plus à la digestion qu’à la récupération musculaire. 

La médaille d’or des phrases les plus entendues du séjour est largement décernée à « j’ai trop mangé », rapidement secondé par « il est loin, le point ». 

Car c’est bien là le propre de la Sainte-Victoire: l’engagement, le free solo jusqu’à la première dégaine.

 

 

Réputée pour sa distance entre les points, le savoir n’empêche pas pour autant de se prendre des taquets sur des 5a. Record battu par le premier point d’une 5b à 15m, suivi de près par des voies de 35 mètres avec 7 degaines posées. Une dégaine tous les 5 mètres, c’est large ! Comme le  dit si bien Manu, un visage familier croisé au pied des voies avec Elo-Lassie: « pour grimper à la Sainte, faut de la maaarge » dans son meilleur accent du sud. 

Il n’y a pourtant pas de pareil endroit pour braver ses peurs. La vue idyllique, une météo ensoleillée (presque trop), la beauté des voies, allant jusqu’à 40m de longueur (« si c’est pour grimper 20m, autant aller à climb up ») et la diversité du rocher d’une paroi à une autre, ne nous donnent aucune raison de nous lasser de la Sainte. 

Quelques échelles, de 2 à 5 dégaines rallongées, ont néanmoins été aperçues sur certaines voies (mais nous ne dirons pas de qui) et donnèrent un coup de pouce (ou cinq) au mental (bien que les puristes vous diront « autant grimper en moul' »). Car c’est bien connu, « le mental, c’est dans la tête ». 

 

La Sainte se révèle largement au dessus du défi, et laisse quelques pièges dans lesquels nous nous précipitons les yeux fermés. Ainsi une 6a, qui se révéla le soir être une 6c, fut le maux de bien des nôtres, s’acharnant dessus à s’en déboîter l’épaule (courage brubru!) et qui coûta un membre. 

 

Notre jour de repos dûment mérité, certains partirent tremper les pieds, voire les oreilles pour les plus courageux, dans les eaux claires et froides du lac d’Esparron avant d’aller rafraîchir leur palais en dégustant des glaces à Gréoux-les-bains. Les autres, restés pour travailler au logis, préféraient, eux, tremper dans le rosé. Tout cela nous valut bien des couleurs le soir même.

 

L’escalade est un sport de finesse, le prouvent ces quelques phrases entendues au pied de la Sainte (mais pas que) :

Faut réussir à taper au fond du premier coup. 

Trois doigts pour commencer, c’est bien.

Oh le bon back, ça vaut un orgasme. 

Je me retire ou tu te retires ? 

Nous revenons bronzés (ou rosés), légèrement égratignés, les orteils en « saucisse cocktail » comme le dit si bien Patrice, et surtout la peau du ventre bien tendue.

 

 

Ecrit par Jill-Léa

Ecrit par : stéph