Séjour dans les Calanques – 14 au 21 mai 2022

Samedi 14 mai

Tout commence à Paris dans le tumulte de la gare de Lyon.

 

Nous partîmes 11 (Thomas B, Michel M, Magali T, Kyril D, Serge C, Gildas H, Sélima M, Shohruh M, Marina P, Thomas M, Philippe S) mais, par un prompt renfort, le jour suivant, nous arrivâmes à la douzaine (+ Stéphanie T) .

 

Ce premier samedi connaît direct le choc du sud : la flemme !

La moitié du groupe part glander à la plage de Cassis, tandis que l’autre, poussée par un sens aigu du collectif, se charge, non, plutôt se surcharge, des courses.

Sous la houlette du « Papé » (Philippe) comme on l’appelle dans la région, le séjour se dessine durant cette réunion hyper cadrée.

 

Aucun sujet n’est laissé au hasard, la sécurité, l’encadrement des novices par les autonomes et surtout la trilogie réglementaire, les piliers des sorties en collectif, à savoir :

 

– Premièrement : la tenue du point quotidien et impératif (et non apéritif) de 19h, permettant la constitution des cordées du lendemain.

 

– Deuxièmement : la consultation préliminaire du registre alimentaire notifié par décret et scotché sur la porte du frigo et ce, dans le but de ne pas manquer de victuailles pour le repas suivant, nonobstant les achats précédents réalisés.

 

– Troisièmement : la désignation d’un scrutateur comptable pour veiller sur les comptes afin de ne pas outrepasser les dépenses annoncées sur la fiche officielle de la sortie.

 

 

Dimanche 15 mai

Les festivités muscularo-grimpo-logistiforme sont ouvertes … et que ça escalade à Luminy dans du 5 et dans du 6 en veux-tu en voilà…

 

Les cordes goûtent aux premières frictions de l’apprentissage des cabestans (derrière, derrière, devant Cabestan).
Tout le groupe est heureux de retrouver les sentiers de la grimpe en milieu naturel.

 

Au mépris du danger et avec tout le respect dû à la falaise, les apprenants se lancent dans leurs premiers rappels.

 

 

 

Lundi 16 mai

Encore une journée féerique d’escalade mais celle-ci connaît déjà un événement dramatique : la réunion obligatoire de 19h débute timidement à 20h.

 

Mardi 17 mai

Bis repetita, au grand désespoir du Papé : la réunion obligatoire de 19h commence de nouveau en retard.

 

Heureusement il garde sa bonne humeur légendaire et son sens surnaturel de l’engouement collectif. Aussitôt le groupe se ressaisit et reste concentré sur les objectifs d’apprentissage qui ….gnagnagna et gnagnagna ..

 

 

Mercredi 18 mai

Les apprenants commencent à gagner en autonomie.

 

Petite frayeur à l’apéritif, car une cordée ne répond pas présent à l’appel.
Magali et Serge ne sont toujours pas rentrés à la tombée de la nuit.

Alors que le Papé décide de déclencher un sauvetage par les pompiers, Serge retrouve du réseau au sommet d’une crête, il annonce que tout va bien et qu’ils entament le chemin du retour.

 

Ce qui nous permet de glisser un proverbe provençal bien connu :

 

« Si tu veux aller grimper à En Vau…
…faudra te lever tôt ! Peuchère »

 

 

Jeudi 19 mai

Les voies choisies sont de plus en plus ésotériques : Thomas B et le Papé se prennent sec au-dessus du lagon bleu.

Baignade au fond du gouffre ! Thomas en déchire sa chemise, son célèbre short orange ayant déjà connu moult déboires, qu’il n’est malheureusement pas possible de narrer sur le site public de Roc 14.

 

Miracle de l’organisation, la réunion (point trois de l’organisation) commence à l’heure ! Le Papé pleure de joie !

 

Le dîner se prolongera pour la plus grande joie de nos voisins par un débat de haute tenue sur la confection du relais.

 

Un point va particulièrement focaliser l’attention : faut-y trianguler ou pas ?

Vaste et passionnante question !

Des arguments, tous particulièrement pertinents, s’échangent.

 

« Ouais bah moi, ceux qui triangulent, ils me font doucement rigoler…Tiens passe-moi le rosé !«

 

« Alors là, je vois pas pourquoi t’achète des sangles si tu triangules même pas…Il reste du rouge ? »

 

« ça veut dire quoi trianguler ? C’est sexuel ?… Tant pis je prendrai une bière »

 

On le voit, le sujet mêle de nombreux aspects émotionnels qui se confrontent en bloc aux arguments rationnels supportés par la science.

Finalement la question n’a pas été tranchée .

 

 

Vendredi 20 mai

Le séjour touche presque à sa fin, néanmoins certains s’engagent dans d’ultimes projets : grandes traversées au fil de l’eau, activité psychobloc, envoyer du bois dans le 6b, retourner à En Vau en relevant le défi de rentrer avant la nuit…

 

 

Samedi 21 mai

Le principe de réalité reprend le dessus : il faut quitter les bungalows (avant 10h) et regagner la capitale sous le cagnard écrasant de Marseille.

Certains infatigables enquillent le ménage, les bagages et une ultime grande voie avant le départ du train.

La dernière réunion se fait dans le train. Sous le contrôle digital d’une application mobile qui fait les compte pour nous, et qui révèle, à la grande surprise du Papé que le budget n’a pas été explosé.

 

Quelques verbatim révélateurs

 

Gildas

« Gardez-vous bien d’aller grimper le temple au socle de la Candelle, c’est putain patiné con ! »

Marina

« Marcher dans la grotte chaussons dans l’eau est une expérience inoubliable »

Shohruh

« C’était magnifique » (phrase écrite en français pour le compte rendu mais dite en Ouzbèke).

Thomas M

« Mais qui a caché mon short orange derrière la télé ? Et pourquoi ? Et qui a caché mon permis aussi !?»

Thomas B

« Se former les uns les autres de différentes générations au sein de la vie associative . Vive l’éducation populaire ! »

Philippe

« Revoir deux anciens de Roc 14, Marine et Kim et leurs enfants, c’était une belle surprise! »

Serge

« N’allez pas à En Vau sans votre frontale! »

Sélima

« Quelle belle découverte grimper en falaise ! Séjour très bien encadré dans un décor de carte postale et finir par un bain de mer dans les calanques, c’était un must. Quant aux soirées apéros, dîners et fous rires très belle ambiance. Merci à tous c’était top et surtout merci Philippe, on repart quand ? «

Stéphanie T

« Alors voilà : un superbe séjour où la diversité des secteurs nous régale de sublimes paysages, où le flou des chemins nous aura donné quelques expériences de cambrousses dont nos mollets se souviendront longtemps, où la fraîcheur du pastis apaise celle du cagnard, où la mer et la piscine se disputent la sueur du grimpeur… et où les cotations resteront un aléa non contrôlé !

Le tout dans une bonne humeur partagée, dans une ouverture aux cultures de l’Est et à l’étranger du 6e… on aura laissé à la mer un descendeur, des lunettes de soleil, une sangle et quelques dégaines (mais pas le short orange, ni le flottant échancré)… pour ma part, une découverte de grimpe en maillot au raz de l’eau vers le bec de Sormiou (DWS pour les intimes : deep water soloing). Merci le groupe, merci les calanques, merci Roc14! »

Kiril D

« j’ai mis les dégaines de renvoi et l’assurage sur 2 points, et même quelques coinceurs. Et surtout j’ai apprécié le groupe et ses qualités humaines et culinaires, particulièrement mises en valeur aux périodes d’apéro. Merci Philippe ! »

Magali

Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux !

Paul Valéry – Le cimetière marin

 

Ecrit par Serge Chassagne (amicalement gêné par ses compagnons de TGV)

Ecrit par : Hélène