Nouvel An 2020-21 à Buoux

 

Du 27 décembre au 3 janvier, une dizaine de joyeux grimpeurs (à une vache près) sont partis passer le Nouvel An de l’année-dont-on-ne-prononcera-pas-le-numéro à Buoux (au gîte Les Agnels) dans l’espoir d’un peu de soleil et de caillou ; retour sur cette semaine riche en rebondissements.

 

 

Tout a commencé la veille du départ : tout semblait prêt, jusqu’à ce qu’un appel impromptu de la proprIétaire du gîte nous annonce que non, notre arrivée le lendemain n’allait décidément pas être possible : une tempête avait coupé l’électricité, et le chauffage ne marchait pas… Qu’à cela ne tienne, après une rapide réunion de crise, nous avons réussi à la convaincre qu’en montagnards aguerris, nous réussirions sans problème à survivre un ou deux jours dans la maison froide si besoin, armés de nos duvets et frontales. Du coup, on a été presque déçus d’apprendre que l’électricité avait été rétablie 2 heures avant le départ ! adieu l’aventure…

Nous nous retrouvons donc tous les dix à la gare. Tous les dix ? euh… après avoir recompté, on est onze en fait… L’organisatrice était tellement dévouée qu’elle avait oublié de se compter 🙂 Victor se sacrifie pour prendre le train suivant. Reinhard et Maxin….. Maixent, pardon, vont récupérer les voiture louées en attendant. Sauf que … jamais deux sans trois (au moins) : la 1e ne démarre pas…. La 2nde non plus, c’est une épidémie. D’après le loueur, les batteries ont dû avoir froid… Il nous envoie une dame armée de câbles, pas vraiment habituée à ce genre de dépannage mais enthousiaste, reconnaissons-le : après plusieurs tentatives et quelques étincelles, les voitures démarrent finalement. Dernière épreuve de la soirée, réussir à caser 11 grimpeurs et tous leurs sacs dans ces deux voitures : heureusement il n’y a pas de gros, et on est étonnement confort, serrés à 4 sur la banquette arrière ! après toutes ces péripéties, on n’est plus à ça près : au moins on n’a pas froid ! Et si on croise des gendarmes… bah, avec le covid c’est trop compliqué de toute façon, on leur dira qu’on respecte la règle des 6 et qu’on s’est confinés dans la voiture. La découverte du gîte, magnifique bâtisse pourvue d’une grande cheminée et d’une balustrade idéale pour toutes sortes d’exercices grimpesques, achève de nous remonter le moral.

 

 

 

 

Lundi, premier jour, et première bonne nouvelle : on s’attendait à avoir de la pluie et finalement la météo nous laisse grimper, le soleil daigne même pointer quelques rayons ! enfin, si on arrive à partir… l’une des voitures ne veut pas démarrer sans qu’on la pousse. Nous sommes des sportifs, ce sera notre échauffement ! Au pied des voies, on retrouve d’autres parisiens, tout le monde semble s’être donné rendez-vous à Buoux. Certains crient dans rêve de pap’ tandis que d’autres s’envolent dans le condor… et, entre le froid, les 2 mois de confinement et la sécheresse des cotations, tout le monde revoit un peu ses ambitions à la baisse. On n’a pas compté les vols, les « sec ! » et les tirages de dégaines ; mais la falaise est toujours aussi belle, et en rentrant c’est le sourire au lèvres qu’on dévore les 4 plats de tartiflette préparés par Victor !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deuxième jour, deuxième bonne nouvelle : le chauffage est réparé ! Par contre, pousser ne suffit plus, la voiture est définitivement kaput. Le loueur nous promet un réparateur demain aux aurores, et Maixent fait l’aller-retour pour que tout le monde puisse grimper. Un premier groupe part à la découverte du nouveau secteur au-dessus de l’auberge des Seguins (un peu péteux, hélas), tandis que les autres retournent au Styx. Pour rentrer, Tom et ses amis raccompagnent les grimpeurs surnuméraires, et on planifie les prochains jours autour de l’apéro : de la pluie est prévue pour jeudi, et si on décalait le Nouvel An un jour plus tôt ? La soirée se termine autour d’une partie endiablée de Imagine, où nous découvrons le talent de Reinhard et Roberto pour la reproduction en pictogrammes de scènes de films, avec même bruitages et animations.

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi, une première perte est à déplorer : est-ce la gastro, le Covid, ou une intoxication au camelbak ? les prochains jours nous le diront… le réparateur promis pour 8h30 (au plus tard) part d’Avignon à 9h, se perd un peu (c’est la faute du GPS), arrive à 10h, diagnostique une panne de l’alternateur et non de la batterie, et finit par nous laisser un minibus en échange de la voiture KO : on a perdu du temps mais gagné de l’espace. Après une arrivée plus tardive que prévu au pied des voies, Olivia, Victor et Roberto parviennent tout de même à prendre un ticket pour mettre quelques essais dans la rose des sables, magnifique 7a que nous recommandons vivement à tous les futurs visiteurs de Buoux ! La soirée se termine par un atelier tiramisu, avec montage à la main des blancs en neige.

 

 

 

 

 

Jeudi 31, pour compliquer un peu les comptes, Géraldine nous quitte, Jérémy nous rejoint. Comme prévu il pleut : on s’occupe en allant se promener. Cécile, Olivia et Victoria observent, admiratives frigorifiées et un peu dubitatives, Reinhard et Jérémy qui choisissent de faire la moitié du trajet en portant des bûches : il paraît que ça permet de s’entrainer à tenir des pinces et à mieux résister au froid… enfin ça fera toujours du feu. Hervé et Victor tombent en extase devant chaque caillou croisé, ici une grotte, là un dévers certes un peu péteux mais idéal pour faire un feu de camp et quelques traversées les jours de pluie ! Promis, ils reviendront si la météo continue à se montrer capricieuse. 

 

 

 

A la nuit tombée, ils rentrent finalement au gîte, trimbalant un majestueux morceau de branche tellement grand qu’il peine à rentrer dans la cheminée (et tellement trempé qu’il nous promet pas mal de fumée avant de brûler). L’apéro a déjà commencé, et les paris vont bon train concernant la vitesse de combustion (oui, on s’occupe comme on peut…) de ladite branche : sera-t-elle coupée en deux en 2020 ou 2021 ? Le 1er camp se relaie pour gratouiller le milieu de la branche, et finit par gagner quelques minutes avant minuit ; Mathilde est forcée de s’incliner devant Jérémy, même si la légitimité de cette victoire restera douteuse à tout jamais.

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi, une 2e perte est à déplorer : notre groupe va-t-il devenir le prochain cluster ? Le soleil n’est toujours pas au rendez-vous mais le secteur Fakir est abrité et Hervé et Victor partent à l’assaut du « Vieil homme est amer», longue et jolie voie variée assez rési.

 

 

 

Ils y retournent le lendemain tandis que d’autres, lassés par le froid et la pluie, restent au coin du feu, enchainant 2e atelier tiramisu (qui n’a toujours pas suffi à venir à bout des 3 kg de ricotta+mascarpone) et séance de torture – à base de TRX et de poutre – organisée par Vivien, nous promettant des courbatures inédites pour les jours suivants. Nous terminons la soirée (et le vin blanc) avec un blind test très largement dominé par Jérémy, qui reconnaît en quelques secondes l’ensemble des succès (mais aussi des morceaux plus… confidentiels) de la variété française des années 80, 90 et 2000, ne laissant que quelques miettes à ses concurrents (Lorie^^) ; Roberto s’affirme en challenger pour la pop internationale, tandis que Vivien et Victor dominent le rock.

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche, c’est déjà le dernier jour. Certains parviennent à grimper malgré le froid, et Olivia clôt le séjour avec un essai final dans le vieil homme. Beaucoup de projets, peu d’enchainements : il faudra revenir ! Une dernière péripétie nous attend cependant pour terminer en apothéose : 20 mn après avoir quitté Avignon, nous entendons un craquement suspect, suivi d’un arrêt du train… il semblerait qu’un sanglier ait voulu se battre en duel avec notre TGV, et les deux ont perdu. Après un long stationnement entrecoupé de bribes d’informations bafouillées toutes les 10mn par un cheminot en état de choc, puis un retour vers Marseille pour changer de train, on rentre finalement au bercail avec 4h40 de retard. Retour au couvre-feu, aux masques et aux attestations…  vivement la prochaine sortie !

 

 

 

 

 

 

Ecrit par : Le chamois masqué