Sortie à Geyikbayiri (Turquie), Octobre 2019

Le 19 octobre dernier, une joyeuse troupe de 10 grimpeurs  roc14iens et fsgtistes emménageait chez JoSiTo pour une semaine de grimpe mémorable. Disons-le d’emblée, des petits malins étaient déjà dans les parages depuis une semaine pour se chauffer et repérer les bons spots 🙂 D’autres resteront après le séjour officiel pour découvrir Olympos et ses falaises au-dessus de l’eau… mais revenons à JoSiTo où nous sommes arrivés après un trajet plus ou moins éprouvant, agrémenté pour certains de quelques chips et pour d’autres d’un repas gastronomique pour 4 personnes. Merci Deniz pour cette première traduction, grâce à toi nous avons pu goûter des mets délicieux… Hervé s’en souvient encore !

JoSiTo, c’est notre résidence pour la semaine : un agréable camping situé à deux pas des falaises de GeyikBayiri, tenu par des grimpeurs qui connaissent par cœur l’ensemble des voies environnantes. On y trouve des bungalows (presque) tous identiques, des hamacs accueillants, des douches toujours chaudes, un feu réconfortant le soir et une cuisine commune pour le moins… conviviale. Outre de nombreux grimpeurs et troubadours de toutes nationalités, il est aussi peuplé par un échantillon représentatif de la faune locale : chats chapardeurs, chiens bavards, lézards chatoyants, araignées variées et scorpion… scorpion ?!! … peuvent être rencontrés à tout moment du jour ou de la nuit.

Pour faire connaissance avec le caillou turc, il y a d’abord des secteurs comme Türkish Standard ou Right cave. A l’ombre une partie de la matinée, la falaise est située à deux pas de JoSiTo : si vous êtes réveillé par de doux « YATCH !» ou « putain SEEEEEC !!! » au petit matin, il est probable que ça vienne de là ! Certains décollent vers 8h30 du camping pour profiter de quelques voies à l’ombre puis d’un peu de soleil qui vers 11h n’est pas encore trop chaud et permet de bronzer tranquillement. Les lève-tard peuvent suivre en direct la progression des plus matinaux depuis le camping en prenant leur petit-déjeuner. Et vers midi, les températures montent… une bonne excuse pour aller manger quelques gozleme (petit nom du resto du midi, proche en voiture, qui remplace avantageusement les tupperwares) avant l’heure de la sieste. Mention spéciale à Pierre Yves qui n’a pas dérogé de son rythme et repart toujours grimper après sa sieste réparatrice. 

 Un peu plus loin, sur l’autre versant, se trouve Trebenna. L’approche reste très raisonnable – comptez 15 minutes si vous ne croisez pas la route d’un chien enragé – et enjambe une rivière dont la fraîcheur est idéale pour la récupération. Trebenna, c’est le royaume de la grimpe en 3D, avec des grottes, des piliers, de la dalle finaude aussi bien que du gros dévers, et plein de colos et de concrétions de toutes tailles entre lesquelles se faufiler pour des envolées atteignant parfois 40 mètres. East, west ou west extension on pourrait y passer trois semaines…beaucoup de 7 et de 8 mais rassurez-vous on y grimpe également de belles voies entre le 6a+ et le 6c+. Star Line 6a souvenez-vous… magnifique non ?! Certaines voies sont équipées de dégaines fixes : pratique si vous ne voulez pas risquer de laisser du matos dans une voie un peu trop dure, ou si toutes vos dégaines sont déjà restées dans d’autres projets. Trebenna enfin, c’est un lieu où vous ferez d’étonnantes rencontres, qu’il s’agisse d’écureuils adeptes du free solo (qui se relèvent et repartent à l’assaut aussitôt après une chute de …  10 mètres !!) ou de grimpeurs russes portant le mulet de père en fils.

Çitdibi (prononcez Tchit-di-bi … oui, un peu comme let it be), last but not least, Çitdibi est la falaise la plus photogénique de la région, avec ses 150m de haut et ses splendides colos rayées de bleu et d’orange. C’est aussi le spot qui présente le plus d’avantages.

D’abord, Çitdibi permet d’écouter de la musique (pendant les 40 minutes de voiture), la marche d’approche est courte (10 minutes), plaisante (le sentier passe dans une agréable pinède), et permet de bien s’échauffer avant la grimpe (il y a juste ce qu’il faut de dénivelé entre le parking et le pied des voies).

Çitdibi est aussi l’occasion de se mettre à l’heure locale (grâce à l’appel à la prière qui retentit 5 fois par jour) et de se détendre grâce au hamac et à la balançoire qui s’y trouvent. La configuration de la falaise est idéale pour prendre des photos magnifiques, pour grimper même s’il pleut (avec le dévers on ne s’en aperçoit même pas) et pour concilier grimpe et grasse-mat’ : la falaise n’est à l’ombre qu’à partir de 11h, rien ne sert de courir !

Il y a très peu de monde donc la grimpe s’y fait en toute quiétude ; enfin… jusqu’à ce qu’on arrive, comment ça notre groupe est bruyant ?!

Hum, peu de monde vous avez dit, bizarre non ? Eh bien, c’est que cette falaise se mérite… les voies commencent dans le 6B+ et encore, sous le 7B il n’y a pas tellement de choix… Bon on va pas vous mentir en réalité il y a seulement deux 6b+ (on a aimé Baby on crack, 32 mètres) puis après c’est dur, dur ! Il semblerait que Gonul Gozu 6c+ soit plutôt accessible… presque tout le monde y est passé ! Alors certes tout cela peut paraître élitiste, mais vraiment Çitdibi vaut le coup d’œil ; nous, elle nous manque déjà.

♫ Çitdibi ♪♫ ♪Çitdibi ♪♫ Çitdibi ♫ ♪♫ Çitdibi ♪

Bon assez parlé des falaises… car oui certes on a grimpé mais pas seulement. Au bout de 3 jours, nos doigts piquent un peu et on part donc direction Antalya pour une balade ensoleillée dans les ruelles de la vieille ville, suivie d’un resto avec vue sur la mer (au loin, on aperçoit même quelques falaises), et pour finir une session plage et yoga : journée de repos vous avez dit ??

Et puis, les jours de grimpe aussi, il faut de l’énergie pour perfer : est-ce qu’on a parlé des spécialités turques ? Les gozleme, kebabs, salades colorées délicatement épicées, loukoums (turkish delight), baklavas et autres desserts à la cannelle ont ravi nos pupilles et papilles pendant la semaine, sans parler des yaourts (en pots de 3 kg qui tiennent… 1 jour et demi ?) accompagnés de grenade cueillie au camping et de miel, délicieux au petit-déj comme au dessert… #yummy #healthybreakfast #lagrenadecestlavie 

On pourrait aussi vous décrire le marché local, avec ses étals chargés de melons géants, de noix de cajou et pois chiches rôtis idéals pour l’apéro, de figues séchées et d’épices mystérieuses plus colorées les unes que les autres ; ou encore le boucher-restaurant de Geyik et ses 5 côtelettes d’agneau par portion ; et aussi la manière turque de préparer thé, café (demandez à Vivien un adepte ;), et jus de grenade fraîchement pressés (on a déjà parlé des grenades ?)…

Mais je vous encourage plutôt à venir découvrir par vous-même toutes ces merveilles.

D’ailleurs, concernant les falaises, on n’a pas parlé non plus des secteurs historiques, pourtant c’est ce qu’on voit en premier en arrivant à GeyikBayiri, cette immense barre rocheuse oranges garnie de colos… oui mais le hic, c’est que ces spots sont en plein soleil : du coup, on les a seulement regardés de loin… une autre bonne raison pour revenir, en hiver, les découvrir de plus près. Un Nouvel An en Turquie cela vous tenterait ?

Merci à Mathilde pour ce beau compte rendu et aux autres pour leur contribution. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecrit par : Le chamois masqué