Séjour Calanques nouvel an 2018

Deux vauriens, trois canailles et douze pieds nickelés…

 

Comme traditionnellement à cette époque, Christophe nous avait concocté un séjour-réveillon sous le soleil exactement…( option Mistral gagnant !). Désolés pour ceux qui ne faisaient pas partie des Happy Few mais nous avons vraiment partagé une semaine exceptionnelle à vous faire oublier qu’une certaine Eléonore traversait la France et que c’était l’hiver partout ailleurs…

 

Allez, c’est parti pour le récit de nos trépidantes aventures. Prière de le lire avec l’accent marseillais…

 

Jour 1 : Victor met les pieds dans le plat!

Harnachés des PIEDS à la tête, nous étions décidés à mettre les pieds (et les bouts de doigts) à Cap Canaille ! Sur le parking, Victor s’aperçoit qu’il a oublié ses chaussons. La cordée retourne donc en voiture chercher les chaussons… Pendant ce temps, Gérard et Nathalie se paument allègrement et arrivés au bout du secteur s’avisent de retourner sur leurs pas (Comme quoi, on n’est pas si têtus!). Le PIED de la voie trouvé,  ils réussissent quand même à partir trop sur la droite, à rejoindre un 6C inqualifiable…

ils décident de remettre PIED à terre. Et là arrivent Magalie, Victor et ses deux chaussons…droits ! Oui ! Victor dans son empressement a pris deux chaussons droits ! Passé le moment de désespérance, Victor a brillamment enchainé Deux vauriens, trois canailles en version basket-chausson !

Magalie a pris son PIED à mener en tête la cordée…et nos 4 pieds nickelés sont rentrés ravis de cette première journée de grimpe…

 

Jour 2 :

Gérard a réussi à convaincre Joanne et Anne de partir dans la voie « La calanque » (https://www.camptocamp.org/routes/176161/fr/calanque-d-en-vau-la-calanque) tandis que Eloise et Hervé feront « La calendal » (https://www.camptocamp.org/routes/57157/fr/calanques-en-vau-le-calendal) qui chemine de l’autre coté d’un pilier de la calanque d’en Vau.

 

Tout se passe bien jusqu’aux premiers « escaliers » qui mène à la vire « du Grand Rappel ». Au premier passage en 2+, Anne glisse et se fend la gueule (au sens littéral) contre le caillou. Le nez pisse le sang. On pense tous que l’on va devoir rentrer pour l’emmener à l’hôpital. Et ben non, Anne est une dure à cuire.

Apres quelques gâteaux et un bout de sopalin collé sur le nez, elle décide de continuer (ne sachant pas encore ce qui l’attendait !). En effet, pour arriver au départ de la voie, il faut d’abord faire une petite traversée au ras de la mer, monter un petit raidillon plus ou moins évidents et longer une vire 30m au dessus de l’eau  avec des passages bien gazeux et sans protection (inutile d’après Gérard). Arrivé devant le départ de la voie, Anne ne pouvait que continuer, grimper lui semblant plus facile que revenir sur ses pas aériens.

 

La voie « la calanque » s’enchaine bien :

  • L1 : un beau dièdre de 25m en 5a bien patiné avec 3 spits ce qui oblige à bien poser ses pieds et bien regarder le cheminement. Relai bio sur un arbre.
  • L2 : traversé en 3+. Ne cherchez pas les clous, y’en à pas ! Mais on peut cravater 2 broussailles pour se rassurer. Relai sur le pilier d’en face avec une grosse tige en fer cimentée à la paroi datant des années 50. On peut mettre un coinceur comme 2nd point (on n’en avait pas).
  • L3 : beau pilier bien sculpté en 5a, relai moderne sur une vire confortable avec un superbe panorama sur En Vau.
  • L4 et L5 enchainé : superbe mur en 5b.

 

A 13h30 on sortait de la voie sur le plateau de Castelvieil. Les filles sortent le picnic,

Gérard se demande ce que l’on va pouvoir faire. Idée ! Il leur propose de faire la traversée Ramond à l’envers (en sortant par le trou de Canon) et leur donne généreusement encore 10mn pour finir leur sandwich. Cool, elles se laissent faire.  On traverse le plateau à travers les broussailles pour arriver de l’autre coté qui subit un gros mistral en pleine face. Gérard propose alors d’aller voir le trou du Serpent. Les curieuses acceptent en omettant de demander des détails. Car pour aller au trou du Serpent, il faut passer devant le trou du Canon (très joli), passer la brèche de Castelvieil (superbe panorama) et remonter un « chemin » en  mode rando-escalade, Gérard laissant trainer de temps en temps un bout de corde pour rassurer les suiveuses. On se faufile dans  le trou du Serpent pour arriver sur la vire des Ecureuils de la paroi de l’Oule. Joanne voulant faire une couenne, Gérard lui propose de faire la dernière longueur du « Roucas Blanc », le plus beau 6c de la galaxie d’après les marseillais (et les autres voies du secteurs ne sont pas équipées). Joanne n’étant pas convaincu, on continue donc la rando-escalade pour arriver au belvédère d’En Vau et ensuite rentrer au parking de la gardiole vers 17h.

Une bien belle rando bien aérienne avec un peu d’escalade, ci-joint le tracé des rando du vertiges de la calanque d’En Vau :

Jour 4 : Berezina dans pepita

Le quatrième jour, Gérard a réussi à convaincre Hervé d’aller dans pepita en affirmant (comme toujours) que ça allait être une promenade de santé (Magalie avait d’ailleurs déjà enfumé le pauvre Victor deux jours avant sur la même pepita). Troisième longueur, 6b+, Gérard en-tête. Pour partir du relai, il tire à la dégaine, puis il vole sur le relai en mousquetonant le deuxième point… Ca commence fort ! Au troisème point, il met une pédale complètement inutile. Au quatrième, il tire encore au clou : si un jour il avait jamais eu un peu d’éthique, elle a été oubliée depuis longtemps …
Cinquième longueur, Hervé se fourvoie complètement et part dans Vieux croulants (6a terrain d’aventure). 3 m au dessus du point il arrache un pan de rocher en faisant un réta. et tombe miraculeusement sur une petite vire en se foulant légèrement le genou (sans la vire salvatrice il atterrissait 5 m au dessous sur une autre vire), l’année commence bien !

 

Jour 8 : Victor… le retour!

Bien décidés à profiter jusqu’au bout de notre séjour, nous nous apprêtions à partir en couennes en cette dernière journée. Bagages bouclés, ménage terminé, casse-croûtes calés dans le baudrier, il ne restait plus qu’à nous rendre dans la « zone rouge »… En voiture, Simone ! Eh bien, non ! Parce que la clé de la voiture était dans la poche de Victor, Victor qui avait
pris le train dès l’aube naissante et qui était déjà bien loin de nos aspirations verticales… Résultat, Victor est revenu sur ses pas (quelques certaines de kilomètres, quand même!). Ah ! cet acte manqué final pour nous dire qu’il est difficile pour lui de nous quitter… Cela a contraint certains à partager un bon restaurant dans le port de Cassis (Trop dur !)… pendant que d’autres luttaient contre vents et prises fuyantes dans lesfalaises de Cap Canaille (oui, retour au point de départ…)

 

De grimpouille en ripaille…

Nous n’avons pas seulement été des accros de la grimpe mais aussi des toqués du fourneau… Enfin, il n’y avait pas de four justement…mais nous pourrions vous expliquer comment réaliser une délicieuse tartiflette sans four. Ou encore un Petit salé sans saucisses ni lentilles vertes!  Pour nos sandwichs, nous avons déposé un brevet pour le beurre végétal vert et avec
notre consommation d’ail, tous les vampires du coin se sont carapatés… Victor et Eloïse ont invité l’Italie à notre table avec un savoureux risotto aux fenouils/châtaignes et un tiramisu fondant. Laurent et Gérard ont ajouté les petites bulles. Malheureusement, nous ne sommes pas en droit de vous communiquer la recette de la potion magique de Christophe (oui, celle avec laquelle vous volez dans le 7a!) mais ça vous réveille les papilles et vous donne des ailes!!!

Voualà, reste encore quelques annecdotes, quelques histoires bien croustillantes, c’est qu’il serait trop long de passer tous les jours en revue… les errances et détours de Christophe pour se rendre à L’oule, la vague qui trempe Éloise dans les premières traversées de sur les traces de Gaston. Sejour découverte et/ou retour dans les beaux coins comme toujours : la magie du Cap Canaille, isolement de l’Oule, Castelvieil, l’Eissadon, et quelques classiques En Vau, Sormiou.
Et là s’achèvent nos aventures… mais il reste une année presque entière pour en partager d’autres avec vous…

 

Ecrit par : Le chamois masqué