Initiation Falaise à Vieux Château

JOUR 1 – Samedi 20 avril

 

Trajet et introduction (des membres)

C’est aux aurores que la team initiation se donne rendez-vous samedi 20 avril (bon ok, pas tout à fait aux aurores mais à l’horaire plus que respectable de 8h00). Tandis qu’une des deux voitures s’est donnée rendez-vous à Porte d’Orléans, l’autre voiture part du côté obscur de Maison Alfort.

 

Après avoir découvert avec déception que le caisson de basse de Céline a été retiré de la voiture pour faire entrer tout l’équipement prêté gracieusement par Roc14, c’est avec le coffre rempli jusqu’aux appuis-têtes et les sacs sur les genoux que la team Porte d’Orléans met les voiles. Pourtant Nicolas avait fait l’effort de voyager léger : à peine avait-il pris un sac de couchage pour ne pas être trop encombrant, comptant totalement sur Pierre pour le réchauffer dans la tente (ils sont amis depuis toujours, précisons-le pour éviter toute méprise).

 

Arrivée sur le site – 1ère après-midi de grimpe

Après un trajet qui se déroule très bien et où les membres apprennent à faire connaissance, nous arrivons directement au parking des rochers Sainte Catherine, un peu avant midi et commençons sans plus attendre à faire le rappel des manips.

 

Afin d’être bien certaine d’éviter toute déconvenue, Céline ira se percher au milieu des relais en haut des voies pour avoir un œil direct sur les jeux de cordes… et les réactions de chacun, car rappelons-le, pour la quasi totalité des apprenants, c’était la première sortie falaise et la première fois à 25 mètres de haut laisse rarement indifférent. Après une bonne heure et demie nichée au sommet, Céline pourra redescendre, bénissant sa chemisette, la crème solaire et le petit vent rafraîchissant du haut, mais surtout rassurée sur l’autonomie de ses piou-pious.

 

 

           Nos premiers pas en falaise à Vieux Château. Photo Martin

 

 

Fin de la première journée – camping  et courses

Après une première demi-journée intense, une pluie de 4a/4b/4c, quelques premières frayeurs (coucou Nicolas), et plus de 45 minutes passées en continu sur une seule voie (coucou Alfred), l’équipe se met en route pour investir le camping et aller faire des courses.

Nous faisons l’heureuse connaissance de M. Tourte, le gérant du camping municipal, qui viendra par la suite nous rendre visite tous les matins (vêtu d’une chemise toujours bien repassée et même une cravate pour le jour de Pâques). Visites sans manquer de nous faire remarquer, chaque matin, qu’à 9h30 nous devrions déjà être en route. Sauf qu’à 9h30 nous sommes en plein “royal breakfast”, et c’est le repas le plus important de la journée nous a-t-on dit.

De retour des courses, après avoir monté les tentes, pris nos douches minutées, à 40 degrés non négociables, et dîné, il est temps d’aller se coucher, à la fraîche par cette nuit humide au ciel dégagé.

 

JOUR 2 – Dimanche 21 avril

 

Le réveil et le repas le plus important de la journée

C’est donc après avoir passé une nuit que tous s’accordent à qualifier de “plutôt carrément fraîche moui”, que les vaillants néo-bourguignons se lèvent et entament leur petit déjeuner, qui, comme nous l’avons déjà dit, est le repas le plus important de la journée, malgré les quolibets de M. Taquin-Tourte. On nous rappelle aussi que le préau du camping a été réservé pour la journée par une famille qui vient fêter Pâques.

 

La deuxième journée de grimpe

De retour aux rochers Sainte Catherine, le groupe s’échauffe sur le “petit secteur” et exécute de nombreuses voies dont la charmante “Lolita” (5a, 20m) qui aura conquis plus d’un grimpeur et grimpeuse du groupe. Chaque binôme se disperse ensuite pour se “challenger” dans son niveau entre les différents secteurs.  Martin, Loïc et Céline se lanceront dans “Le Vieil homme et mémère” (6a, 30m) et vaincront le toit emblématique qui semble insurmontable d’en-bas. Céline et Tom termineront par la superbe “Les Enfants du Roc” (5b, puis 6a, 40m) et profiteront de la hauteur de la voie pour faire un peu de rappel.

 

 

                                 Nico prend la pose. Photo Pierre

 

 

Camping Party

De retour au camping au crépuscule, la fête bourguignonne bat son plein sous le préau. Rapidement, les locaux sympathisent avec les Roc14ziens, notamment grâce à l’art de l’ultimate que partagent Loïc, Emma, Alfred… et les deux plus jeunes bourguignons de la réunion familiale. Il y en a même un des deux qui nous garantira avoir été un champion quand il était au collège, mais précisera que “c’était y’a longtemps” quand le frisbee ira se planter dans les tentes après un coup droit plutôt mal ajusté. Les introductions sportives terminées, les relations s’approfondissent par le partage de leur victuaille [ndlr : leur énorme morceau de gigot, en fait]. Le groupe de grimpeurs se réjouit alors de l’absence de végétarien dans cette expédition (fait rarissime à Roc14) : tous pourront donc faire honneur à cet agneau “qui a monté les Alpes”, nous précise notre hôte devenu boucher l’espace d’une soirée. Et pour boucler cette soirée, nous aurons le droit à une démonstration d’accordéon d’une des convives, Marie, carrément solide malgré les flots de crémants de Bourgogne dans le sang, et sous les encouragements du mari : “Allez maman, envoie du bois!”, avec des chansons que l’on reprend en cœur. L’éclairage des partitions à la frontale par Tom a offert à Marie de quoi charrier.

Après le départ de nos amis bourguignons, nous nous empressons de dîner, nous doucher et de nous coucher, espérant ainsi nous dispenser des remarques de M Tourte sur notre matinalité.

 

 

 

Jour 3 – lundi 22 avril

 

La matinée et la marche d’approche

Seulement voilà, avec un ciel bien plus couvert que la veille (et un peu d’alcool qui chauffe le sang), l’équipée se réveille à une heure modestement matinale. Par simplicité et pour profiter au maximum de la dernière journée, nous décidons de rester aux rochers Sainte Catherine plutôt que de se rendre à Hauteroche comme envisagé au programme initialement.

Après le fastueux petit déjeuner, c’est à pied, en remontant la rivière, que nous nous rendons sur le site. Manquant de se faire écraser par les pierres qu’un homme jetait depuis le haut du village, de s’embourber dans les marécages, de se faire prendre au piège par les ronces et les orties et de se perdre à moult reprises, c’est exténuée que l’expédition arrive au pied des rochers… Non c’est pas vrai, le chemin était plutôt mignon et pas désagréable.

 

 

         Céline là à chaque instant pour guider le groupe. Photo Pierre

 

 

 

La dernière journée de grimpe

Après des voies pour s’échauffer et pour se mettre en confiance, certains des membres s’attaquent à la très jolie “Cochise” (6a, 30m), l’occasion pour Céline de nous faire une démo impeccable de fissure en style Dülfer (!). Pendant ce temps, Nicolas et Pierre se battent dans le crux de la Nana’s Gully (5b, 30m) : une vire fuyante de “non-talon” pour laquelle Loïc reconnaîtra qu’elle mérite “un peu plus que 5b”.

 

Bien engagée, cette dernière après-midi permettra à chacun de se faire plaisir, de vaincre ses démons (la dalle, la dalle, la dalle de Laure) et de tester ses limites techniques (ou celle de ses doigts avec une sortie sur saignement de Tom).

 

 

                           Un dernier regard sur les belles voies de Vieux Château. Photo Pierre

 

 

C’est ainsi que tous les apprenants repartent avec des étoiles dans les yeux, reconnaissants envers Céline et Loïc qui les auront chouchoutés. Ils arrivent à Paris “pas forcément reposés mais ressourcés” et avec une sacrée envie de retourner tâter la roche bientôt. Ca tombe bien : la prochaine sortie est 10 jours plus tard. Profitant d’un jour férié pour se rendre aux Andelys, les apprenants auront le plaisir de découvrir la craie et le silex – un beau contraste avec le granit du site bourguignon.

Ecrit par : Le chamois masqué