Compte-rendu sortie ski de rando (1er au 5 avril)

Participants : Magali T., Oscar M., Adrien G. du 1er au 5 avril

 

Lors d’une rencontre fortuite à une expo du quai Branly, Magali me parle de sorties à venir.
– « T’as déjà fait du ski de rando ? »

– « Une fois oui. » (une fois sur une seule journée aurais-je pu préciser)

– « Tu as déjà fait des conversions ? »

– « Euh… oui mais va falloir que je revois cela. C’était il y a quelques années déjà. »

– « Bon, donc tu n’es plus débutant. Tu peux venir ! »

Et me voilà embarqué dans je ne sais trop quoi encore…

 
Samedi : après une nuit en Formule 1, nous arrivons au village du Villar d’Arêne.
Point de départ : Pont d’Arsine (1670m). Montée au refuge de l’Alpe du Villar d’Arêne (2077m), l’occasion donc, pour moi, de revoir les conversions dans le pas d’Anna Falque, un peu raide, et, pour Oscar, de les découvrir. Nous nous en sortons pas si mal. A notre arrivée au refuge, grand luxe : eau courante et douche (chaude en plus !).

 
Dimanche : les choses sérieuses commencent (croit-on naïvement Oscar et moi à ce moment-là).
Nous sortons dans le gros mauvais temps, et comme presque tous les skieurs du refuge nous montons en direction de la brèche de la Plate des Agneaux. En direction car nous nous arrêterons peu avant vers 3000m comme tout le monde, ce qui suffit à bien me fatiguer ​-​en chutant dans 2 conversions​-​… et pour Oscar ​à ​faire sa première expérience de l’altitude​.​
Retour au refuge de l’Alpe du Villar d’Arêne dans le jour blanc.
​Le lendemain il fait beau mais beaucoup de neige est tombée, le vent a soufflé créant des accumulations importantes qui inquiètent Magali. Elle prend conseil auprès de la gardienne et de guides.


Lundi :
Stella, une amie de Magali qui était en sortie week-end dans les parages, nous rejoint pour le reste de notre séjour. Nous partons pour le refuge d’Adèle Planchard (3169m), pas de descente ce jour, déception dès le matin… il faut se méfier des grandes pentes, la neige doit se tasser avec le beau temps. Hier il faisait un froid glacial, on ne voyait rien et là il faisait trop chaud​ sous un soleil éblouissant. La veille je n’avais pas encore bien mesuré ce qui nous attendait… la soif. Ne pas boire assez = déshydratation. L’arrivée à notre nouveau refuge a été une vraie récompense, une vue absolument splendide, les Ecrins, la Roche Faurio, la superbe pyramide du pic de Neige Cordier sur lequel Magali ne cessait de s’émerveiller. Magali et Stella nous présentent la journée du lendemain : un petit dénivelé, même pas 500m de montée et une graaande descente en compensation de notre journée de montée.

Mardi : lever bien tôt, courte montée aisée au col des Neiges (3348m)​.​
N​ous mettons les skis sur le sac pour le descendre en crampons.​ M​agali nous mouline et descend à reculons. Puis remontée au col de la Casse déserte (3483m) avec utilisation des crampons, piolets, à nouveau skis sur le dos. Bref, on a viré à l’alpinisme facile sous la bonne garde de nos deux guides attentives et prudentes. Puis de nouveau descente crampons aux pieds, piolet à la main mais encordés cette fois-ci. Oscar se débrouille comme s’il avait toujours fait cela. Qui a dit qu’il ​était débutant ? Nous chaussons les skis pour une belle descente jusqu’au refuge du Châtelleret (2232m) par le glacier de la Grande Ruine. La descente : de la poudreuse trèèès épaisse couverte par une couche de neige dure bien difficile à skier. Stella, qui « ouvrait la voie », se fait mal au genou en voulant éviter une chute. Après s’être mis une bande comme elle a pu, nous voilà repartis. Heureusement la neige est maintenant transformée et nous porte. Skier devient beaucoup plus aisé. Magali choisit les meilleurs passages pour nous ramener au refuge du Châtelleret. Stella retrouve des amis au refuge. L’un d’eux a soigné des rugbymen et lui fait un strap avec grand art. Elle décide de rentrer le lendemain en descendant à La Bérarde et espère trouver une voiture qui la ramènera à notre rendez-vous du Monêtier-les-Bains. Sinon il faudra faire 2H de route pour aller la chercher.


Mercredi : passage du col de la Grande Ruine par le glacier du Clôt des Cavales (3158m).

Nous sommes trois, Magali oublie de se lever, sa montre s’est arrêtée. Nous sommes les derniers à partir du refuge, les skieurs vont presque tous à la Casse Déserte ou à la brèche de la Meije. Le brouillard est parfois terrible, on ne voyait plus rien à 8m. Nous suivons la trace. Des éclaircies bienvenues permettent à Magali de trouver le bon chemin. La pente est bien raide​. Nous avons à nouveau recours aux crampons/piolets. Nous arrivons au col avec une neige toute fine qui tombe doucement, une chance nous n’avons pas beaucoup de vent. De l’autre côté, une superbe poudreuse nous attend, mais il y en a vraiment de trop, c’est épuisant à skier, il faut s’arrêter régulièrement pour reprendre notre souffle, je n’imaginais pas cela. Magali nous demande de la prudence car nous sommes sur un glacier. Nous descendons, puis tout d’un coup, sans prévenir, c’est de la neige glacée, terrible. Les flocons nous aveuglent, le vent glacial souffle, Magali nous guide. Nous traversons le plan de Valfourche (2048), interminable faux plat, je voudrais m’arrêter, remettre les peaux pour remonter au refuge, mais il faut avancer, il fait si mauvais temps, nous aurions vite froid en nous arrêtant. Magali marche devant comme un chamois en nous surveillant du coin de l’œil pour ne pas nous perdre. Puis tout d’un coup elle s’arrête, « il faut trouver le refuge, il ne doit pas être loin » elle nous montre la carte et nous explique où nous sommes. Nous scrutons le paysage et Oscar qui est un fin observateur lance « je vois le toit, je le vois ». Il a raison le refuge n’est pas loin, nous remettons les peaux sur les skis et remontons les 30m de dénivelé jusqu’au refuge de l’Alpe du Villar d’Arêne. Le refuge est là, chaud, accueillant, … et le soleil aussi ! Fini la chute de neige. Arrivés au refuge, nous faisons une pause salvatrice avec restauration appréciée. La gardienne vient chercher magali : Stella est au téléphone, elle est déjà au Monêtier dans un café. Sans trop traîner tout de même, nous refaisons nos sacs, rajoutons les affaires laissées durant trois jours et celles de Stella. Faux plat puis descente du pas d’Anna Falque, bien raide encore enneigé, puis nous finissons en marche à pied les skis sur le dos jusqu’au pont d’Arsine. A quelques mètres de la voiture, Oscar s’offre quelques sauts d’obstacle d’un parcours sportif puis une traction (bien sûr avec son sac d’un poids digne de l’armée sur le dos, sinon ce serait trop facile).
Enfin, remontée dans un engin à moteur nous rappelant la civilisation que nous avions laissée sans regret, direction Le Monêtier-les-Bains et le chalet de la famille Traynard qui nous ouvre généreusement ses portes pour une nuit de grand confort apprécié.

​Super expérience pour Oscar et moi qui repartons des étoiles dans les yeux, conscients de la grande chance que nous avons eue. Un grand merci à la super organisatrice/guide Magali et à son amie Stella ! Au passage, Magali passe commande à Oscar d’une randonnée à ski pour quand elle sera trop vieille pour emmener les autres.

Auteur: Adrien G.

Ecrit par : Le chamois masqué