Compte rendu Annot 2017

Samedi 28 octobre

 

Départ à 12h de Gare de Lyon où nous nous retrouvons avec Claire, Michael, Fabrice, Cyprien, Henri, Loïc, Étienne et Yann. Nous arrivons vers 16h à Aix TGV où Stéphanie nous attend avec un minivan flambant neuf (immédiatement rempli par une tonne de matos).

 

 

Sur la route, direction Annot, nous mettons au point les recettes des repas, emmenés par Claire, dont l’enthousiasme marquera tout le séjour. Merci Claire ! Le choix du digestif fera aussi l’objet d’un brainstorming musclé.

 

Sur les conseils de Steph arrêt au Carrefour de Digne où nous effectuons les courses en un temps record puis nous reprenons la route de nuit. Elle tombe tôt et tombera encore plus tôt car nous changerons d’heure ce week-end !

 

 

Nous arrivons au camping La Ribière vers 20h et nous nous répartissons dans les deux mobile homes. Nous commençons l’apéro, en attendant nos deux moniteurs d’escalade : Lionel Catsoyannis et Marie-Line Madeleine. Ils partagent une bière avec nous, trinquent à notre survie, et nous laissent dîner. Au repas de ce soir : penne au pesto al dente, préparées par Cyprien.

Tonton Michael prépare les éléments pour la salade du lendemain : quinoa, concombre…

On est déjà pas mal côté orga !

 

Dimanche 29 octobre

Lever vers 7h : le réveil est difficile. Il a fait froid dans les mobile homes mais les couettes sont efficaces. Neuf degrés au thermomètre.

 

Après un petit café sur la place du village avec Lionel et Marie-Line, nous nous répartissons le matériel. D’après Lionel, une règle d’élégance consiste à ne pas mettre son casque dans Annot ; n’est-ce pas Cyprien ?!

Enfin prêts à attaquer notre première journée d’escalade en terrain d’aventure, nous nous dirigeons vers la forêt surplombant Annot. Dénivelés positifs à prévoir !

 

Après environ quarante-cinq minutes de marche nous arrivons sur le secteur où friends et câblés sont déballés, ainsi que le “Gipsy”, artillerie lourde à coincer dans de larges fissures.

 

 

Lionel nous fait d’abord un cours sur l’escalade en artif’ en s’aidant d’un arbre. La recette : laisser une longueur plus grande qu’à l’habitude devant son nœud de huit attaché aux pontets du baudrier.

Cette longe sera utilisée pour avancer progressivement entre les protections que nous poserons. Vachés sur le point suivant avec cette longe, et avec une dégaine sur le point précédent, nous pourrions même grimper sans être assurés par un second !

 

Lionel nous apprend également l’utilisation de la “nourrice”. Cela consiste à attacher l’autre bout de la corde sur le baudrier du premier, dans son dos. Ce brin permettra au second d’envoyer du matériel au premier tout le long de sa progression.

La nourrice est utile pour ne pas partir trop lourd, sauf pour Michael, qui préfère porter tous les coinceurs de la Coop Alpi à chaque ascension.

 

Marie-Line nous fait ensuite une présentation des différents friends : certains sont à simple axe, d’autres à doubles axes. Certains disposent d’une poignée plus souple, notamment les “armes”. Nous remarquons que les tailles ne sont pas standardisées, ni mêmes les couleurs. Mais tout le monde comprend ce qu’est un numéro six. Et bien sûr les câblés, plus simples d’utilisation.

 

 

Nous commençons à nous entraîner à “coincer” sur le grès de la falaise. Étienne nous fait une petite frayeur car un de ses coinceurs lâche, heureusement ce n’était pas le seul posé.

La progression sur les voies se fait évidemment moins rapidement que sur du sportif, mais nous avons de plus en plus confiance en nos points. À part peut-être Stéphanie ? 😉

Après l’artif certains iront grimper en libre sur coinceurs.

Vers 17h, il fait déjà bien noir, frontale obligatoire ! Pour le dîner du soir, nous avons prévu des boulettes de viande — sans mie de pain !!! — et purée maison.

 

 

Lionel, Marie-Line et leur ami Florent, moniteur de canyoning sont nos invités. En digestifs, génépi et mirabelle. À 12 dans un mobile homes de 5, ça part un peu dans tous les sens mais bonne humeur garantie !

La vaisselle devient vite un problème, mais heureusement que Stef est là ! Généreux, Henri lui proposera une contrepartie sur le Tricount en échange d’une vaisselle régulière…

 

Lundi 30 octobre

Nous prenons le café tous ensemble avant de nous diriger vers la partie haute des falaises surplombant Annot. Ce coin de forêt ressemble légèrement à Fontainebleau : des blocs sont disposés un peu partout.

Au programme : apprentissage de l’escalade en fissure, basée sur le coinçage de toute partie du corps présentant des capacités de coinçage.

Nous utilisons le Strappal pour nous bander les mains. L’idée est de recouvrir la totalité de la face supérieure de la main, car c’est celle qui sera la plus exposée lors des coincements. Ces gants permettent une épilation gratuite des mains (surtout pour Fabrice) et sont réutilisables.

 

Deux blocs sont ensuite choisis par Lionel pour nous faire les démonstrations de coinçage.

Le premier bloc présente une fissure en “S” : le but de l’exercice est de partir en y coinçant la main droite. À ce stade, la main doit être si bien coincée que l’on doit pouvoir suspendre tout son poids dessus. Peu y arriveront 😉

La main gauche doit ensuite être placée au-dessus, également en cherchant le coinçage. Puis, il s’agit de monter les deux mains progressivement l’une après l’autre le long de la fissure.

 

 

Le deuxième bloc présente deux côtés : l’un est un peu déversant. La fissure est beaucoup plus large. Il s’agit cette fois de faire un coinçage en croisant les mains, la main droite à plat sur un côté de la fissure et le poing gauche fermé. Le poing placé sur les articulations de l’autre main permettent un coincement naturel très robuste si l’on trouve le bon endroit.

 

 

L’autre côté de ce deuxième bloc nous apprendra enfin une technique plutôt basée sur le coincement des genoux. Merci pour les tibias ! Un pas de bloc, un coinçage, et nous voilà vachés sur le genou. Ce bloc sera celui le plus utilisé : on peut y entrer l’épaule, la hanche ; les genoux…

 

Pour le déjeuner salade à base de semoule préparée par Henri la veille. Dernier temps fort de la journée : grimper en libre sur coinceurs.

La voie la plus emblématique du secteur est la Dedicatat alla val di mello (6a, première voie ouverte à Annot), une longue fissure sur vingt-cinq mètres, superbe Dülfer.

Michael et Yann grimpent sur la L1 d’Usual Suspects (4b).

Stéphanie tente aussi Usual Suspects, assurée par Loïc, mais ne terminera pas, rattrapée par la “charge mentale” résultant de la tombée de la nuit couplée à l’escalade traditionnelle. Tu y étais presque Stef 😉

Fabrice et Henri terminent la Dedicatat à la frontale.

Nous rentrons aussi à la frontale et passons devant la jolie gare éclairée d’Annot.

Au menu de ce soir, un petit risotto façon Claire.

 

Mardi 31 octobre

Direction la falaise de la veille ! Il fait toujours aussi beau, comme les jours précédents.

Ce matin, nous commençons par apprendre comment grimper dans une cheminée. Nous nous arrêtons au pied de deux blocs présentant une séparation propre de quarante centimètres, sur trois mètres cinquante de haut.

 

 

Ici, il faut utiliser la technique de “l’aile de poulet”, c’est-à-dire coincer son bras perpendiculairement entre les deux blocs au-dessus de soi et s’en servir pour monter, tout en s’aidant avec les pieds.

Puis, nous nous répartissons au pied des voies.

 

 

Michaël et Yann : Fastoche (4c) dans la Chambre du Roi, Domino (4c) et X-Files (6a) sur la Vire intermédiaire

Cyprien et Loïc se souviennent particulièrement de Hand Training, une longue fissure de largeur assez constante où l’on progresse cm par cm avec des coincements nouvellement appris.

Cotée 6a, c’est une longue tentative douloureuse de s’initier à la grimpe en fissure… une expérience à vivre 🙂

Sans oublier Mettrez ça sur m’Annot, une voie en 6b avec un très beau passage de toit et rétablissement un peu gazeux. Étienne y fait un vol de 8 mètres au relais… Stef dans la voie d’en face à ce moment-là n’est pas très rassurée à la vue de ce beau vol sur (micro !) coinceurs (mais en fait toute cette ferraille ça tient !!)

Vers 17H30, il fait nuit. Nous nous rassemblons tous à côté de la Chambre du Roi pour un cours de relais sur coinceurs. Nous redescendons à Annot où nous invitons une nouvelle fois Lionel et Marie-Line.

Cela nous permettra aussi de trier le matériel qui est bien mélangé.

 

Au menu : un plat à base de légumes mais nous y mettons trop de piments ! Nous ne saurons pas de qui est partie la théorie disant que la cuisson atténue le côté épicé du piment.

Heureusement, Fabrice nous prépare des crêpes, que l’on peut déguster avec du coulis de chocolat, dans un fond de mirabelle. Entre autres discussions, Lionel finit par poser LA question : “mais qu’est-ce que la charge mentale ?”, concept qui revenait régulièrement dans la conversation.

Inventée par Henri, la “charge mentale” désigne toutes les contraintes qui viennent naturellement à l’esprit, et qui sont propres à chacun. Une contrainte commune chez les grimpeurs est la peur du vide, entraînant avec elle plus ou moins de charge mentale.

Fabrice, Michael, Cyprien et Loïc (surtout Loïc) terminent les crêpes pour le lendemain.

 

Mercredi 1er novembre

Dernier jour, il est temps de tout ranger. Plutôt efficace, nous quittons les lieux vers 11h et chacun choisit son activité ! : grimpe en couennes, course à pied, balade dans le village. Arrivée à l’heure à Aix TGV ! En résumé : magnifique spot, des BE attentifs, une bonne ambiance, on aurait pas pu rêver mieux pour une découverte du TA. Nul doute, on y retournera.

 

 

Ecrit par : Le chamois masqué