Céüse, sortie du 7 au 17 juillet 2021

En ce doux mois de juillet 2021 une troupe hétéroclite de roc14iens accompagnés de quelques voisins se sont rendus à Céüse ; retour sur ces dix jours haut perchés.

 

Une fois n’est pas coutume, je ne vous décrirai pas les 21 recettes de dahl testées (et approuvées) pendant le séjour, ni la quantité de yaourts maison, de gousses d’ail ou de carottes consommés pendant le séjour ; je ne vous dirai même pas combien de bouteilles de bière ont séjourné dans le frigo… non, car la star de ce séjour, dont la réputation mondiale n’est pas usurpée, était avant tout la falaise ! Longue de plusieurs kilomètres, comportant tous styles de voies – dalle à adhérence, dévers à gros bacs, vertical supertechnique et interminable… – sa multitude de trous de toutes tailles et formes, et ses superbes coulées bleues, grises, jaunes voire argentées ne laisseront personne indifférent.

 

Céüse et est une célébrité, certes, mais très abordable malgré ses abords intimidants. Le 1er jour, son approche peut impressionner : 450 mètres de dénivelé avec cordes et dégaines sur le dos, ce n’est pas rien ! mais dès le 2e jour, délestés de votre fardeau laissé au sommet le temps du séjour, le sentier vous semblera plus sympathique. Et une fois en forme vous ne pourrez même plus vous en passer, que ce soit pour l’échauffement à la montée, ou pour vous dégourdir les jambes en le dévalant à vive allure après une journée passée dans le baudrier.

 

Pour l’acclimatation, on conseille de commencer par la gauche, à Larmes de pluie ou Golots à gogo. Ces dalles grises à l’adhérence 5 étoiles, équipées plus généreusement que les secteurs historiques, regorgent de voies du 5 au 6B parfaites pour perfectionner votre pose de pieds. Au milieu de la multitude de couennes figurent également quelques grandes voies de 3 ou 4 longueurs qui terminent sur le plateau, parfaites pour l’initiation ou pour varier les plaisirs. Cerise sur le gâteau, ces secteurs récents sont encore peu connus, et beaucoup moins fréquentés que le reste de la falaise. Juste à côté se trouve la Cascade, magnifique spot pour le pique-nique. On peut aussi y grimper, avec quelques jolis 6 et des dévers à gros trous.

A l’opposé, tout à droite, se dresse la Grande Face. Elle offre de grandes envolées de 5O mètres voire plus, sur du caillou jaune ou gris assez neuf – pour ne pas dire carrément abrasif – avec des profils variés : dalle, dévers, dièdre, il y en a pour tous les goûts. L’équipement est globalement abondant, mais bon, pour ne pas avoir à emporter 3kg de dégaines il arrive qu’après 40 mètres  les points s’espacent… Port du casque vivement recommandé.

 

Entre les deux, se trouvent tous les secteurs “historiques” comme Demi-Lune et Un Pont sur l’Infini. Royaumes du 6 et du 7 (ou plus si affinités), les voies y sont plutôt verticales, sur du rocher toujours magnifique, et pleines de trous de qualité… variable, choisissez bien vos prises ! Ces secteurs sont très fréquentés il faut bien le dire, et vous devrez peut-être prendre un ticket avant de pouvoir tenter les voies les voies les plus mythiques d’Edlinger… en même temps, c’est l’idéal si vous voulez essayer un projet (trop) dur, il y a 90% de chances pour que les dégaines aient déjà été posées. Et les prises déjà lissées par des milliers de doigts d’autres grimpeurs vous permettront de continuer même si vous n’avez plus trop de peau. Certaines voies comportent 2 voire 3 longueurs, n’hésitez pas à y jeter un œil : le caillou y est généralement beaucoup plus neuf.

 

Pour les nostalgiques de Bleau, vous pouvez tenter le Bleausard pressé, ou encore la traversée de 100 patates, à Berlin. A côté, il y a Biographie, spot parfait pour déposer les cordes à l’abri du dévers le soir, ou faire la sieste en observant Mélissa, Seb ou Dave dans la coulée bleue la plus célèbre du monde. On dit qu’ils sont forts, mais en réalité on a bien regardé, ils passent plus de temps que nous pendus dans leur baudrier ! Sinon il paraît qu’on peut aussi grimper… enfin la voie la plus « facile » du secteur vaut 8A, à vous de voir.

 

Pour les aventuriers et les inconditionnels du trad’, Natilik vaut le détour. Située à l’extrême Est de la falaise, là où il n’y a presque plus de voies parce que c’est une réserve naturelle, là où on ne croise plus que des grimpeurs casqués portant cordes à double et friends, cette grande voie démarre par une longueur gentille en dièdre/fissure pour la mise en jambe. Se trouve ensuite un offwidth un peu moins confortable, puis le ramping pour le moins… inattendu ! qui a fait la renommée de la voie. Les deux dernières longueurs permettent d’arriver sur le plateau avec vue à 360°, et balade botanique possible en prime.

 

Il reste aussi plein de secteurs qu’on n’a pas eu le temps de tester : pour Face de Rat, Bibendum ou Beau Mouvement…, il faudra revenir !

 

Dernier passage obligé enfin : le Crux ! Non il ne s’agit pas d’une voie, ni d’un secteur, mais… du camion de Laurent Girousse, équipeur le jour, pizzaïolo le soir. Mention spéciale à Biographie et sa fine pâte parsemée de roquette fraîche et de tomates cerises arrosées de vinaigre balsamique, ou encore Bleu comme toi généreusement garnie de fromages locaux, accompagnées des délicieuses bières locales au poivre ou à la figue de Barbarie. Prévoyez de venir assez tôt, il y a encore plus de monde que devant la Javanaise ! 

 

Ecrit par : stéph